[Critique] Creepshow – saison 3: une bonne idée essoufflée?

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2.5
Note Horreur Québec

Diffusée sur Shudder, la Saison 3 de Creepshow se termine ce jeudi et voici ce qu’on a pensé des douze sketches s’étalant sur six épisodes. Globalement, en un mot: décevant. Principalement car cette saison sent beaucoup trop le réchauffé. Ce qui est dommage, comme votre scribe avait plutôt aimé la deuxième.

D’emblée, ça commence mollement avec Mums (épisode 1.1), réalisé par Rusty Cundief (Tales from the Hood), d’après pourtant une histoire de Joe Hill (fils de Stephen King) qui a des airs de déjà-vu. On doit dire que la perruque de la maman alcoolique — qui se fait trucider par son redneck de mari — fait dur en maudit. Suivant!

Creepshow saison 3 affiche Shudder

Ensuite, ça n’aide pas qu’un dénommé Jeffrey F. January (qui a surtout été assistant-réalisateur, avant de livrer quelques épisodes de The Walking Dead) soit responsable de deux des segments les moins réussis: soit le raté The Last Tsuburaya(ép. 3.1) et l’ennuyant Time Out (ép. 5.1). Si ce dernier joue très… très… lentement avec le temps (avec son récit mêlant firme d’avocats et une armoire antique… maudite), le premier essaie de rendre hommage aux magnifiquement glauques œuvres d’artistes comme Basil Gogos ou Clive Barker, en livrant un genre de sous-Hellraiser 3 mettent en vedette une espèce de Pumpkinhead japonais (qui est, le pauvre, aux prises avec un très mauvais acteur télé, Brandon Quinn).

Axelle Carolyn (Tales of Halloween) ne convainc guère plus avec son Stranger Sings (ép. 4.1), qui se veut une histoire d’amour mettant en vedette des sirènes sanguinaires. Même chose du côté de Familiar (ép. 2.2), réalisé par Joe Lynch (Wrong Turn 2), avec son histoire de malédiction, ses monstrueuses visions et son médium à la con. Heureusement, Lynch se reprend deux épisodes plus loin avec le divertissant Meter Reader (ép. 4.2), qui suit un motard se la jouant Van Helsing, décapitant joyeusement pendant une pandémie de possessions cannibales (The Evil Dead rencontre The Exorcist et Dawn of the Dead, quoi).

Creepshow saison 3 image

On pardonne à John Harrison (Tales from the Crypt/Darkside, Book of Blood), un habitué de la série, son très ordinaire Okay I’ll Bite (ép. 3.2) et ses ennuyantes araignées, car il livre en fin de parcours l’un des segments les plus réussis du lot, A Dead Girl Named Sue (ép. 6.2). Écrit par Heather Anne Campbell et rendant un fort bel hommage au Night of the Living Dead original, ce bref polar monochrome demeure en mode minimaliste (avec une touche de couleur, comme dans Sin City), en suivant le chef de police du Pittsburgh des années 1960 qui doit aller arrêter un sac à merde de la pire espèce, qui obtiendra évidemment ce qu’il mérite.

On dénote que le ring leader de la série, Greg Nicotero (qu’on n’a plus besoin de présenter, n’est-ce pas?), s’est gardé les meilleures histoires de cette troisième saison, qu’il a su réaliser fort correctement. Si, d’emblée, il est évident que l’amusant Queen Bee (ép. 1.2) ne passera pas à l’histoire malgré ses beaux et impressionnants effets spéciaux (comme si The Fog s’était accouplé avec The Fly 2), on retiendra Skeleton in the Closet (ép. 2.1) comme étant l’un des plus sympathiques du lot, grâce notamment à son côté foncièrement méta/geek (il se déroule dans un musée de l’horreur hollywoodien, avec une qui vous fera toutes et tous baver d’envie).

Creepshow saison 3 image

Il a également co-réalisé (avec Dave Newberg, de même que les frères Enol et Luis Junquera) The Things in Oakwood’s Past (ép. 5.2), un récit animé et joliment écrit par Daniel Kraus (Trollhunters). Le plutôt court sketch met en vedette des abominations aussi lovecraftiennes qu’amérindiennes (qui ne se gênent pas pour démembrer n’importe qui croisant leur route), en plus d’une paire de pointures du cinéma de genre, soit Mark Hamill (dans le rôle du maire Wrightson, en hommage à Bernie, l’artiste et collaborateur de Stephen King) et Danielle Harris (qui incarne sa prof de fille, Marnie), qu’on connaît surtout pour l’avoir vue dans pas moins de quatre Halloween! À l’aide de plusieurs techniques d’animation, on nous livre sans contredit le segment le plus gore le lot.

Finalement, pour ouvrir le dernier épisode, Nicotero retrouve le bon Michael Rooker (!!!) dans le très divertissant Drug Traffic (ép. 6.1), écrit par Christopher Larsen. Rooker y incarne un blasé et bourru douanier, buvant de la bière Chief Woodenhead (hommage 2e long-métrage estampillé Creepshow), dans cette critique sociale (système de santé, immigration, politique, racisme… tout y passe), qui s’inspire graphiquement du J-horror, mais en plus salissant.

Donc, au final, on vous conseille d’aller directement vers l’essentiel, ou vous risquez de trouver trop rapidement le sommeil. En espérant que Nicotero rappelle Stephen King pour revamper le concept, sinon on bet qu’il ne fera pas vieux os…

Creepshow Season 3 - Official Trailer [HD] | A Shudder Original Series

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