Cursed Films arrivait tout récemment sur Shudder, et même si vous n’en êtes pas abonnés, il fallait presque vivre sous une roche en forêt pour ne pas en avoir entendu parler. On nous annonçait lors d’une présentation que même si l’on est sceptique, les histoires farfelues entourant certains de nos films fétiches allaient nous captiver. Et seulement si, bien sûr, on ne les a pas déjà entendues une centaine de fois.
La série documente, en épisodes de 30 minutes, les mythes entourant des longs-métrages que l’on dit maudits à cause des événements survenus lors de leur tournage ou à un autre moment. Dans cette édition, il est question des longs-métrages The Exorcist, Poltergeist, The Omen, The Crow, et The Twilight Zone.
Face à ce genre d’exercice où chacun y va de ses propres croyances, deux choix se présentent à nous: on peut soit compiler les données et y voir la plus douteuse stratégie marketing, ou encore y croire dur comme fer. D’une certaine manière, endosser ces récits farfelus permet de ne pas rompre avec le rideau fictionnel du long-métrage pour lui permettre d’exister dans la réalité.
Lors du visionnement, on en vient à comprendre que ces vignettes s’adressent peut-être moins aux fans assidus. Ces derniers connaissant depuis longtemps cette éclosion de légendes déjà abordées lors de précédents documentaires, entrevues ou même à travers les suppléments fournis sur l’une des éditions physiques de ces classiques.
Cursed Films demeure sympathique à souhaits à défaut d’être instructif. Entendre, par exemple, les récits sur la petite Heather O’Rourke ou Brandon Lee saura toucher les plus insensibles. Pourtant, ce réalisme qui devient plus grand que nature n’est-il pas un peu le fruit d’artistes sans pareil? Dommage que l’expertise des cinéastes cachés derrière ces longs-métrages n’y soit qu’à peine abordée. Même si l’enjeu numéro un n’est pas de dresser une ode à ses maîtres, il n’en reste pas moins que très peu de films sans consistance ont droit à ce sceau de «film maudit». Il aurait été intéressant que des experts nous parlent des techniques utilisées par ces créateurs pour nous pénétrer jusqu’à l’os.
De plus, la plupart des épisodes tentent de véhiculer l’idée que certaines croyances en vogue lors des années de parution de ces films sont encore d’actualité. La capsule abordant Poltergeist et illustrant ce concept d’objets damnés est des plus jouissives. Le légendaire Sean Clark nous montre sa collection savoureuse d’accessoires provenant de certains plateaux de tournage. En revanche, celui sur The Exorcist présentant des gens se disant possédés est d’une stupidité abyssale et bascule vers la démagogie. Même si vous êtes de ceux croyant qu’une aura funeste traverse ce long-métrage, vous risquez de trouver ces exposés d’un ennui mortel.
On pourrait reprocher à Cursed Films de jouir des mêmes stratégies de vente que les promoteurs de l’époque. Cela dit, avec la distanciation temporelle et l’évolution des mœurs, ce bilan demeure surtout amusant. Au final, à défaut d’être pertinente et de présenter de nouveaux aspects sur ces anecdotes, on réussit à nous amuser.
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