Les réalisateurs Brian Netto et Adam Schindler, ayant déjà collaboré sur Delivery: The Beast Within en 2013, s’unissent à nouveau pour nous offrir Don’t Move (Ne bouge pas), un thriller psychologique avec une prémisse intrigante qui attise la curiosité des adeptes du genre, la production Netflix étant signée par un grand nom du cinéma d’horreur, Sam Raimi (The Evil Dead). En exploitant l’immobilité comme vecteur de terreur, le film nous plonge dans la journée d’une jeune femme qui doit déployer toutes les stratégies possibles pour survivre, malgré une perte totale de ses capacités motrices. On en sort figés par la peur ou seulement engourdis?
Lors d’une balade en forêt, Iris (Kelsey Asbille, les téléséries Fargo et Yellowstone) fait la rencontre d’un homme d’apparence sensible et compatissant. Cette première impression sera rapidement dissoute lorsque ce dernier l’injecte avec une substance paralysante. Pour sauver sa peau, elle devra fuir, se battre et se cacher rapidement avant que son corps ne s'effondre complètement.
Le premier acte de Don’t Move nous plonge dans l’état psychologique de la protagoniste, qui souffre d’une profonde dépression suite à un deuil. Le film exploite d’ailleurs cette détresse et ce désespoir, qui évoluent soudainement en une vision renouvelée de la vie, éveillant un puissant instinct de survie. Bien que le thème soit intéressant, il n’apporte pas nécessairement de sens ou de profondeur supplémentaire à l’histoire.
Vient ensuite la rencontre (fortuite ou préméditée… difficile à dire!) de Richard (Finn Wittrock, American Horror Story), qui passe rapidement d’oreille attentive à kidnappeur sans merci. L’intrigue se met en marche lorsqu’Iris se fait expliquer l’enjeu de la substance qui coule maintenant dans ses veines : elle n’a que peu de temps avant que la paralysie ne prenne totalement le dessus. La course contre la montre est lancée.
La descente aux enfers de la victime se fait de manière assez abrupte, empêchant de plonger pleinement dans un supplice progressif qui aurait pu faire grimper l’angoisse de manière exponentielle. Un traitement plus nuancé des effets de la drogue aurait sans doute mieux capté cette lente agonie. Bien qu’elles fassent progresser l’intrigue en maintenant l’atmosphère tendue, les scènes suivantes peinent parfois à offrir l’originalité que le synopsis laissait présager. Le stress est palpable, mais sans atteindre le niveau insoutenable de titres qui jouent habilement avec le compte à rebours de la mort tels que The Ring ou Drag Me to Hell.
Kelsey Asbille livre une performance convaincante, même restreinte par son inertie qui réduit la grande majorité de son jeu à quelques clignements d’œil, incarnant avec justesse la lourdeur qui l’accable. À travers ses efforts intenses, on perçoit la force surhumaine que son personnage doit déployer en se demandant si nous serions capables d’en faire autant.
Quant au bourreau de l’histoire, l’interprétation manque parfois de finesse et sombre parfois dans le jeu légèrement forcé du vilain typique. Le personnage parvient cependant à rendre crédible à certains moments son côté « innocent » en portant un masque qui dissimule habilement ses véritables intentions, lui permettant ainsi de duper momentanément les gens qu’il croise.
Don’t Move propose plusieurs moments somme toute anxiogènes et quelques scènes sanglantes qui maintiennent l’intérêt et poussent à vouloir découvrir la conclusion. Bien que la finale soit relativement prévisible, le dernier quart explore des pistes intéressantes, sans toutefois surprendre. L’ingéniosité de la victime se transforme parfois en stratagèmes déjà vus.
En somme, Don’t Move offre un visionnement agréable, mais ne suscitera probablement pas de grandes conversations entre fans du genre. Avec des attentes modérées et une envie de se divertir, le film parvient à garder en haleine pendant ses quelque 90 minutes sans marquer l’imaginaire une fois terminé.
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