On ne se lance pas dans un film appelé Easter Bloody Easter, dont l’affiche montre une sorte de lapin géant avec des cornes, en s’imaginant plonger dans l’univers psychologique d’un film du studio A24.
Alors que les festivités du weekend de Pâques sont enclenchées dans une petite ville, une jeune femme doit affronter une créature chimérique et son commando de lapins enragés pour sauver les habitants.
Même en acceptant le postulat ridicule et cheesy qu’il véhicule, Easter Bloody Easter ne parvient ni à faire rire ni à offrir des scènes gores mémorables dignes d’un studio de seconde zone comme la Troma.
Si le thème des créatures enragées a été à maintes reprises exploité par le cinéma de série B, rarement a-t-on vu un amalgame aussi débile et peu concluant. Le scénario d’Allison Lobel parodie pauvrement ce sous-genre de l’horreur. Les gags éculés et désuets sont ici le miroir d’une écriture sans la moindre inspiration qui échoue même à donner un film « So Bad It’s Good ». Que l’on puisse approcher avec si peu d’intelligence l’angle humoristique et assumé de ce type de production fauchée relève de la science-fiction.
À la réalisation, l’actrice Diane Foster (The Orphan Killer), qui aussi s’est confié le premier rôle, peine à donner un look plus recherché à son film que celui d’un vieux vidéo familial tourné avec un caméscope. La cinéaste filme ses monstres sans le moindre style avec son premier long métrage, et sa mise en scène paresseuse nous empêche même de rigoler de ses créatures, qui ressemblent à des pantoufles transformées en marionnettes.
Mais Foster n’est guère plus à l’aise comme actrice. Alors qu’elle nous afflige de simagrées pas toujours volontaires, elle laisse une distribution uniformément sotte livrée à elle-même.
Au final, si vous cherchez un film outrancier, faisant dans la démesure et volontairement kitsch, nous conseillons de vous rabattre sur un titre qui a le mérite d’être au moins divertissant.
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