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[Critique] Everyone Will Burn: de brasier à feu de paille

C’est en première mondiale que Raven Banner présentait Everyone Will Burn (Y Todos Arderán) au Fantastic Fest, qui se déroule présentement à Austin au Texas. Ce deuxième long-métrage du cinéaste espagnol David Hebrero (Dulcinea) intriguait certes avec son titre évocateur et ses premières images dangereusement brûlantes, dévoilées plus tôt ce mois-ci. À vrai dire, les cigarettes se consument davantage que les gens dans cette histoire qui mêlent les genres de manière incongrue.

María José (Macarena Gomez, 30 Coins) est littéralement au bord du gouffre depuis la mort de son fils. Un jour où elle avait décidé d'en finir, une jeune fille apparaît de nulle part et s'entête à l'appeler «maman». Alors qu'elle prend sa nouvelle enfant sous son aile, María découvre que cette dernière est capable d'habiletés étonnantes et pourrait être liée à une légende locale qui tétanise son petit village depuis plus de 40 ans. 
Everyone Will Burn Y Todos Arderán affiche film

Avec son ouverture musclée, vue presqu’intégralement dans sa bande-annonce, Everyone Will Burn semblait proposer une version espagnole plus enlevante que la pâle refonte de Firestarter à laquelle on a eu droit plus tôt cette année. Hélas, la production sombre plutôt vers le soap opera, alors que le scénario, écrit en collaboration avec Javier Kiran, s’attarde davantage sur les histoires de cocuage et de squelettes dans le placard des habitants qui s’agglutinent à tour de rôle dans la demeure cossue de María José et au sein de l’église locale. Si le ton s’avère singulier, il rassemble aussi son lot de clichés qui font rouler des yeux au fil des révélations qui n’apportent pas grand-chose d’utile au récit.

Il se produit à peu près la même chose du côté des segments horrifiques du métrage, générés par la jeune fille étrange qui éradique quiconque se met au travers de son chemin, mais aussi de celui de sa «nouvelle» mère. Cette poignée de scènes typiques de films d’enfants-tueurs valse drôlement entre le macabre et l’absurde, alors qu’on ignore si le résultat doit provoquer le rire ou l’effroi.

Si Hebrero ne parvient pas toujours à syntoniser le ton juste, il livre tout de même une réalisation appréciable, particulièrement en fin de parcours où les scènes se colorent durant son dénouement final. Bien qu’elle en fasse beaucoup, l’actrice Macarena Gomez, aussi vue dans La Pietà de la dernière édition de Fantasia, demeure le principal attrait d’Everyone Will Burn. Ses envolées tantôt colériques, tantôt extatiques, rythment le film à elles seules. Dommage que le scénario ait gardé son personnage bien en surface.

Autrement, certains détails en lien avec la légende proposée dès l’épilogue s’avèrent plutôt confus et s’intègrent mal au récit qui se déroule quatre décennies plus tard. Au final, bien que son style propose une direction qui peut se targuer d’être différente, Everyone Will Burn n’arrive malheureusement pas à la hauteur de son propre nom.

Note des lecteurs0 Note
Points forts
Macarena Gomez.
Points faibles
L'angle soap opera du récit.
Les scènes horrifiques plus absurdes que terrifiantes.
La trame sonore trop appuyée.
2.5
Note Horreur Québec

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