Confession était déjà aguichant dans sa présentation. Quand on nous annonce un thriller tourné en huis clos, on est en droit d’avoir de la curiosité, puisque l’histoire du cinéma nous a souvent gâté·es à ce niveau. S’il s’agit en plus de l’adaptation d’un manga, c’est difficile de résister à voir ce film!
Chaque année, deux amis font le même pèlerinage en montagne pour honorer la disparition d’une jeune femme qu’ils affectionnaient. Alors qu’ils sont surpris par une tempête de neige, l’un d’eux se blesse gravement à une jambe et demande à son partenaire de l’abandonner. Pensant mourir bientôt dans le froid, l'homme lui confesse le meurtre de cette demoiselle introuvable, survenu 16 ans auparavant. Voilà qu’une cabane se laisse subitement entrevoir dans le blizzard où les deux hommes se réfugient pour la nuit. Se sachant sains et saufs, ces derniers commencent alors à ruminer. Le premier regrette son aveu et craint la prison, alors que le second commence à soupçonner le coupable de vouloir le faire taire.
Difficile de croire qu’en seulement 76 minutes, Confession ait autant à offrir, mais le cinéaste Nobuhiro Yamashita n’en est pas à son premier tour de force. On se souvient tous de La La La at Rock Bottom, récompensé à Fantasia en 2015. La tension se dégageant de cette joute verbale (et physique) en fait carrément oublier la simplicité du scénario. C’est-à-dire que ce combat de coqs, dont certaines ficelles sont plus prévisibles, carbure avec son ambiance anxiogène, et ses scènes d’attaque efficaces.
Confession est un formidable huis clos, nous donnant par moments l’impression de suffoquer. Le cinéaste maîtrise adéquatement son espace, et cette nuit hivernale bleutée à laquelle il nous convie, combinée à la décrépitude de la cabane, dégage la plus inquiétante des poésies. Certain·e·s trouveront peut-être que le propos manque de souffle, mais ce mariage entre les styles de Giuseppe Tornatore et de Sam Raimi est un pur divertissement, sans le moindre temps mort.
Pratiquement seuls à l’écran pendant la totalité du film, les acteurs Toma Ikuta et Yang Ik-june offrent des prestations alertes et en total accord avec l’ensemble.
Au final, Confession fait l’effet d’un tour de manège. Pas toujours subtil et trop court, la balade n’en offre pas moins des pentes sinueuses inoubliables.