In Our Blood 01

[Fantasia 2024] « In Our Blood » : found footage familial dysfonctionnel

Lorsqu’on apprend qu’un nommé aux Oscars pour Meilleur court métrage documentaire se risque au found footage pour son prochain film, tous les espoirs sont permis. Les adeptes de vieilles VHS retrouvées raffolent toujours du style, même 25 ans après la maudite sorcière de Blair, mais ont rarement de quoi d’appréciable à se mettre sous la dent. Avec In Our Blood, le cinéaste d’origine brésilienne Pedro Kos ne manque certainement pas d’idées en abordant de manière originale la thématique des liens familiaux, mais sa proposition ne permettra pas un espoir de renaissance du genre.

Deux cinéastes, Emily (Brittany O’GradyThe White Lotus) et Danny (E. J. BonillaThe Exorcist : Believer), sont en route vers Las Cruces au Nouveau-Mexique pour tourner un documentaire. Le duo compte en effet filmer les retrouvailles d'Emily avec sa mère, avec qui elle a perdu contact au fil des ans pour des questions de dépendance. La réconciliation sera de courte durée.

C’est plutôt rare qu’on puisse vanter les qualités esthétiques d’un found footage. Les prises de vues précaires et chambranlantes typiques laissent place à de magnifiques images des brunantes de la région dans In Our Blood. Danny, qui agit à titre de directeur photo ici et opère la caméra, a définitivement l’œil pour les bons cadrages et les lumières. Même si le travail de montage se ressent pour une bonne gestion du rythme lors du visionnement, certaines imperfections au niveau de scènes fragmentées et des prises de son sont conservées pour simuler un peu plus de véracité.

La technique fonctionne, mais le travail au niveau des jeux d’acteurs est encore plus payant. La première moitié d’In Our Blood donne lieu a d’incroyables performances, notamment de la part d’Alanna Ubach (Euphoria) dans le rôle de Sam, la mère d’Emily, lors d’une scène d’entrevue à la caméra plutôt poignante. Bon nombre de ces longues prises sont filmées sans coupures, ajoutant ainsi une autre touche d’authenticité.

Outre les liens de sang, In Our Blood fouille aussi les thèmes de la dépendance, de la santé mentale et des personnes sans domicile fixe. Sam est employée dans un refuge et ces rencontres à son milieu de travail laissaient entrevoir un commentaire plus considérable sur les sujets.

Malheureusement, toutes ces thématiques et cette sensibilité sont évacuées lors d’un dernier acte saugrenu où le public aura encore droit à un personnage qui débarque en coup de théâtre pour lui expliquer les rouages derrière la sordide affaire à laquelle il assiste depuis maintenant une heure. L’attente était longue pour en arriver à cette « surprise » qui fait définitivement sourciller et tente de renverser les rôles deux fois plutôt d’une.

Même si In Our Blood possède plusieurs qualités, son scénario n’arrive pas à bien exploiter toutes les idées nouvelles et intéressantes qu’il proposait — l’histoire derrière la clé est drôlement ingénieuse! Certains de ces concepts auraient pourtant pu apporter un peu de fraîcheur au sous-genre fatigué s’ils avaient été exploités autrement.

Note des lecteurs0 Note
Pour les fans...
de lents et légers found footages
de revirements abracadabrants
2.5
Note Horreur Québec
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Horreur Québec