À la fin des années 2000, un mystérieux site apparaît sur Internet, thisman.org, et recense les apparitions étranges du même homme dans les rêves de milliers de personnes. Son créateur demande au public de l’aider à retrouver cet homme au visage si particulier. La page Web et la légende de This Man se sont rapidement propagées dans le monde, suscitant intrigue et inquiétude. Alors que tout le monde tente de retrouver cet homme, en 2010, le créateur révèle la supercherie : le site n’était qu’une idée de marketing virale pour un film qui ne verrait finalement jamais le jour. Des années plus tard, le cinéaste japonais Tomojirô Amano entend parler de cette histoire et décide de ressusciter le projet.
Une série de morts étranges frappe le Japon, impliquant apparemment un homme mystérieux que les victimes auraient vu dans leurs rêves avant de mourir. Alors que deux enquêteurs tentent d'identifier cette étrange figure, la femme d'un couple se met à rêver de cet homme à son tour. S'ensuit une course contre la montre pour éviter un destin funeste...
Rares sont les films aussi ratés que This Man. Il est difficile de croire que le réalisateur en est à son quatrième long métrage, tant l’incompétence est démontrée à tous les niveaux, à commencer par son pire aspect : une direction artistique vomitive. Les couleurs sont soit trop criardes, soit trop fades; l’éclairage semble provenir directement d’une pièce de théâtre réalisée par des élèves de primaire; et le design de l’antagoniste est risible, avec ses gros sourcils qui semblent avoir été grossièrement appliqués sur son visage à l’aide de colle en bâton.
L’écriture est toute aussi affreuse, avec des personnages si peu construits qu’on les confond sans cesse les uns avec les autres. Le mystère au centre du film s’avère d’une stupidité légendaire, avec une progression et une collecte d’indices totalement aléatoires et dénuées de toute logique. Lorsque la solution du mystère est révélée — étonnamment tôt dans le film —, on parvient quand même à être déçu⸱e⸱s, malgré des attentes déjà extrêmement basses.
La mise en scène n’est, bien sûr, pas meilleure. Bien qu’Amano tente de construire une atmosphère onirique et éthérée, celle-ci finit par ressembler davantage à un mauvais film porno qu’à quelque chose d’un tant soit peu inquiétant. Le tout est aggravé par une gestion de l’espace catastrophique. On arrive à se perdre dans des lieux minuscules, généralement occupés par seulement deux personnages face à face. Il est franchement impressionnant de rater à ce point des scènes de dialogues.
Finalement, l’aspect technique fait tomber le dernier pilier de cet édifice avec un montage d’une rare atrocité. Le réalisateur, qui a monté le film lui-même, rate les champs-contrechamps avec un montage épileptique qui change de plan aux deux secondes, brisant sans cesse la première règle de base qu’on apprend en école de cinéma : celle des 180 degrés. Le seul élément à peu près réussi demeure un effet pratique gore impliquant un épluche-patate, qui parvient à susciter un minimum d’angoisse et de dégoût.
En résumé, This Man est un échec monumental à tous les niveaux. Si le film a une utilité, ce serait pour servir d’exemple aux étudiant·e·s en cinéma, leur montrant ce qu’il ne faut jamais faire. L’idée de base était intéressante, mais, comme le projet précédent qui s’en inspirait, celui-ci aurait dû suivre le même chemin et rester un mauvais rêve.
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