Afin de sauver son amoureuse possédée, une jeune fille et son frère écoutent le récit d’une survivante de la malédiction de Shadyside prenant place dans un camp d’été, où un mystérieux assassin s’en est subitement pris aux moniteurs et aux campeurs.
Fear Street Part 2: 1978 pâtit d’être le chapitre central d’une trilogie puisque le long-métrage est sans début ni fin véritable. Rendu au second tour de manivelle, on dirait que notre œil de cinéphile se veut moins indulgent. Les bonnes intentions du premier film et son excellente scène d’ouverture réussissaient à colmater ses nombreuses lacunes que cette seconde partie ne fait que mettre en évidence.
Une fois de plus, l’histoire de la sorcière de Shadyside, dont les revirements sont de plus en plus laborieux, nuit aux forces déployées par les segments mettant en scène un tueur masqué. Pour cette seconde partie, la multitude de clichés entourant les faiblesses de la sorcière et ses motivations enrayent le plaisir qu’on ressent lors des assauts qui s’inspirent beaucoup de Friday the 13th et de The Burning. Le sadique est très cool et ses meurtres sont parfois agréablement outranciers. On ne peut pas en dire autant des victimes: on a beau inonder les personnages de pathos entourant leur passé, on ne propose encore une fois aucun échange ou débat permettant de leur octroyer une once de personnalité.
Cela dit, le vrai problème du scénario est de trop nous laisser apercevoir cette facture télévisuelle. On aura beau la cacher sous des litres de sang et des scènes de sexe, cette trilogie n’est ni plus ni moins qu’une mini-série pour adolescents de la trempe de Stranger Things ou Riverdale. N’oublions jamais que les contraintes et les buts de ces deux médiums sont tout de même différents.
Il reste qu’à travers ce lot d’imperfections, ce second volet démontre, comme le faisait le prédécesseur, une telle connaissance des classiques propres à la décennie suggérée qu’il tisse un climat addictif. Encore cette fois, on nous aguiche avec un nouveau bombardement de chansons populaires de l’époque, parfois bien utilisées. Hormis le fait que l’horreur prenne trop de temps à se mettre en place dans un pastiche de slasher, genre souvent castré pour son enfilade rapide de meurtres, Fear Street Part 2: 1978 nous propose un dégobillage parfait d’hommages et de codes établis.
La réalisation de Leigh Janiak fait preuve de la vigilance nécessaire pour élargir au maximum son champ de spectateurs. Il faut admettre l’efficacité de son travail, même si le manque de risque empêche l’ensemble d’émerger vraiment du lot des productions similaires. La distribution menée par Sadie Sink (Stranger Things, Eli) est animée d’une belle énergie, ce qui aide à panser les personnages typés et pauvrement alimentés.
Au final, nous nous trouvons face à un film qui plaira certainement aux plus jeunes et aux fans plus âgés. Parions cependant que ces derniers vont regretter de ne pas s’être retapé Just Before Dawn, Sleepaway Camp ou un Friday the 13th au lieu de regarder cette copie infantilisante d’un genre dorénavant trop absent.
Fear Street Part 2: 1978 arrive le 9 juillet sur Netflix.
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