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[Critique] «Fear Street Part 3: 1666»: une dose de maturité qui tue le délire

Note des lecteurs3 Notes
3
Note Horreur Québec

Toujours prête à tenter l’impossible pour sauver son amoureuse encore possédée, une jeune fille revit le tragique parcours de Sarah Fier, ayant été condamnées par les habitants de son village pour sorcellerie.

Fear Street Part 3: 1666 est une finale intéressante, mais chaotique, à cette trilogie inégale qui ose enfin proposer quelque chose de différent. Bien sûr, l’éclosion du désir chez les adolescents n’est pas un thème des plus originaux, mais ce qui l’anime ici c’est qu’on l’associe à la culpabilité découlant d’une relation homosexuelle. Ce questionnement existentiel ressenti par la protagoniste qui en vient à se questionner elle-même sur la valeur morale de ses sentiments est d’une tristesse poignante. On aborde, bien que légèrement, certaines conséquences néfastes du puritanisme, qui a trop souvent reflété les intérêts de ceux qui l’appliquent. Par ailleurs, la cinéaste Leigh Janiak crée enfin une scène d’amour crédible, en filmant avec audace et tendresse une relation sexuelle entre ces deux jeunes filles.

Fear Street Part 3 1666 affiche film

Le problème, c’est qu’on décide de tronquer les références et les codes empruntés à une saga qui semblait trouver ses fondements sur ce métalangage. On ressent bien, ici et là, certaines inspirations dans Fear Street Part 3: 1666, mais ce n’est pas l’essence même du scénario. Ce changement aide à évacuer le film des gags immatures des opus précédents, mais en l’absence de jeu avec le spectateur qui tentait de trouver les films cités, ce dernier se voit confronté à une intrigue dont le moindre revirement se devine longtemps à l’avance. Le subterfuge des hommages ne camoufle ainsi plus la trame simpliste. Par ailleurs, la multitude de changements temporels peut apporter son lot de confusion. Il s’agit tout de même de dizaines de personnages dont il est question ici, et certains d’entre eux sont joués par les mêmes acteurs.

La réalisation de Janiak est un tantinet plus sobre, mais demeure plus qu’efficace. Dommage qu’une fois de plus, l’artiste semble prisonnière de l’emballage de son produit et n’apporte que peu de style.

Si la distribution est dans l’ensemble convenable, la canadienne Kiana Madeira (Level 16) a enfin la chance de montrer son talent. Incarnant à la fois Deena et Sara Fier, l’actrice brille particulièrement dans les passages dramatiques.

Lisez également nos critiques de Fear Street Part 1: 1994 et Fear Street Part 2: 1978.

FEAR STREET PART 3: 1666 | Official Trailer | Netflix

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