Tous les mois, une nouvelle mode surgit sur le Web. C’est un peu ce que le cinéaste John Ross (la série Don’t Watch This) a tenté d’explorer en s’inspirant de légendes urbaines comme le Slenderman et le fameux Momo avec son plus récent film, Grimcutty, disponible via Disney+ depuis lundi. Le long-métrage se penche sur les conflits entre parents et adolescent causés par les médias sociaux, mais l’exécution reste inefficace.
Après qu’un nouveau challenge ait fait son apparition sur Internet, les parents d’Asha (Sara Wolfkind) tenteront en vain de protéger leur famille contre le Grimcutty, la nouvelle sensation de l’heure qui incite les jeunes à se couper. Ce dernier réussira malgré tout à s'infiltrer dans leurs vies et l’adolescente devra découvrir d’où provient la légende si elle veut réussir à l’arrêter.
John Ross tente ici sans subtilité d’explorer le thème de la dépendance envers nos cellulaires. Le spectateur comprend assez vite où le réalisateur veut en venir lorsqu’il nous présente une soirée sans téléphone, une «boîte détox» pour laisser ses appareils électroniques et même un personnage qui s’exclame: «Je suis accro à cette nouvelle application! » dans les premières scènes du métrage. Ross nous offre tout de même certains moments assez efficaces et effrayants avec le Grimcutty, qui en feront frissonner quelques-uns. Toutefois, le monstre n’est tellement pas réaliste que la majorité de ses scènes tombent à plat et ont plutôt l’air ridicules.
Le cinéaste, qui signe aussi le scénario, parvient bien à démontrer l’anxiété que les parents peuvent ressentir quant à l’utilisation du Web chez leurs enfants. Malheureusement, comme tout est trop gros, le père et la mère d’Asha – Amir (Usman Ally, la série A Series of Unfortunate Events) et Leah (Shannyn Sossamon, Sinister 2) – ont des réactions tellement exagérées, qu’elles rendent leurs personnages tout simplement insupportables. Les performances des autres acteurs sont aussi forcées et peu crédibles.
Grimcutty ne passera certainement pas à l’histoire et s’inscrit parmi une longue lignée de films comme les versions américanisées de One Missed Call (2008) et Pulse (2006), où la technologie s’en prend à l’être humain, et qui ne réussit malheureusement pas à nous faire assez peur pour cesser d’utiliser nos cellulaires.
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