Il ne faut pas se laisser berner par l’affiche qui laisse entrevoir un genre de film à la The Omen; Gwen de William McGregor n’est pas un film d’horreur traditionnel. Plus proche d’un The Witch que d’un Insidious, le vrai travail d’épouvante que propose le métrage s’inscrit dans une ambiance inquiétante à la frontière du réel et du fantastique.
Dans un petit village minier du Pays de Galles au 19e siècle, une famille peine à survivre. Entre le père absent et la mère atteinte d’une étrange maladie, l’aînée de la famille Gwen essaie de toutes ses forces de garder un équilibre jusqu’à ce qu’une série d’événements étranges commencent à survenir…
D’entrée de jeu, on ne peut que saluer les qualités les plus évidentes du projet. Sa réalisation appuyée par une photographie et un sens du plan marquant est d’une efficacité redoutable et crée l’identité du film presque à elle seule. Les décors extérieurs, montagneux et brumeux, sont à la fois magnifiques et sinistres, et le travail d’éclairage naturel dans la maison avec ses ombres démesurées renforce génialement le sentiment de malaise qui nous habite tout au long du métrage.
Le duo d’actrices incroyable, formé de Maxine Peake en mère frôlant la folie et surtout d’Eleanor Winifred Worthington Cox dans le rôle titre, est d’une justesse inouïe. Leur jeu, qui alterne entre les moments de lumières éphémères et ceux de désespoir et de terreur, est sans contredit digne de mention. D’autant plus qu’ils ont peu de temps pour explorer leur rôle à fond. En effet, à une époque où les films d’horreur à ambiance tombent souvent dans le remplissage inutile et dans le ralentissement exagéré du rythme à la Midsommar, voir un métrage qui boucle son intrigue en 1h30 est plus qu’appréciable!
Bref, très peu de choses à reprocher à ce projet d’autant plus intéressant que son parti pris de limiter les effets tapageurs et de rester campé dans une réalité palpable le rend immanquable pour tous les fans du genre.
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