Après une sortie limitée chez nos voisins du Sud plus tôt ce printemps, la curiosité finlandaise Hatching (Pahanhautoja) arrive sur demande chez nous et attirera l’intérêt des amateurs de body horror et de créatures monstrueuses. L’idée derrière cette histoire d’oeuf géant s’avère toutefois plus attirante sur papier que sur pellicule.
La jeune Tinja évolue au sein d'une famille d'apparence parfaite, mais terriblement malsaine. Sa mère collectionne les clichés familiaux pour son blog, mais fréquente un autre homme. Elle est également obsédée par les cours de gymnastique de sa fille et lui impose un entraînement très strict. Un jour, Tinja trouve un oeuf mystérieux et décide de le conserver. L'oeuf prend rapidement des proportions démesurées et fera éventuellement naître un oiseau géant, particulièrement dangereux.
Hatching est une drôle de bête. Visuellement, la production nous entraîne dans un univers surréaliste, surchargé, aux motifs floraux et aux couleurs des années 90. La réalisation d’Hanna Bergholm s’apparente toutefois davantage à celle d’un série B plutôt qu’à une métaphore bien ficelée sur les émotions réprimées d’une fillette en transition vers l’âge adulte. Le montage approximatif des premières scènes où un oiseau s’introduit et cause un ravage dans la demeure impeccable donne le ton, alors que le résultat laisse tantôt l’impression de visionner une caricature, tantôt un produit du passé.
L’interprétation fonctionne aussi dans ce sens. La jeune Siiri Solalinna n’est pas particulièrement attachante, ni même convaincante dans le rôle principal. Sophia Heikkilä, qui incarne sa mère, joue sur la même note. À leur défense, le scénario n’offre aucune réelle exploration de ces personnages (et encore moins ceux des personnages masculins, voulus vides et accessoires), qui demeurent très en surface, et s’intéresse davantage à l’oiseau hideux qui se transforme rapidement.
Heureusement qu’au niveau du rapace, Hatching a quelque chose d’intéressant à offrir. Conçue par l’expert en effets spéciaux Gustav Hoegen (Prometheus, Ex Machina), la marionnette animatronique, qui intègre également quelques effets numériques, impressionne. L’équipe de la production en était nécessairement consciente puisque qu’on prend la décision de la montrer peut-être même un peu trop souvent à l’écran.
Sinon, outre la créature et la curiosité de l’angle avec lequel il choisit de traiter son sujet, Hatching n’est pas particulièrement ingénieux, effrayant ou poignant, ni même à conseiller si vous cherchez quelque chose de différent à vous mettre sous la dent.
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