Hellboy : The Crooked Man (Hellboy et l’homme tordu) est la deuxième tentative de Millenium Media d’adapter au cinéma les aventures du superhéros cornu de Mike Mignola – après l’échec cinglant de Neil Marshall en 2019. Si la réception du film est plutôt négative depuis sa sortie directement en vidéo le 8 octobre dernier, vous devriez laisser la chance au coureur. Cette proposition d’Alan Taylor (Gamer) est peut-être plus bavarde et moins spectaculaire que les précédents volets, mais elle s’avère aussi la plus fidèle au matériau d’origine.
Coincés dans les Appalaches après qu’une confrontation avec une araignée géante ait mal tourné, Hellboy (Jack Kesy) et sa coéquipière Bobbie Jo Song (Adeline Rudolph) rejoignent une petite communauté de hillbillies dans l'espoir d’accéder à un téléphone pour appeler des renforts. Cependant, cette petite communauté a besoin de leur service, puisqu’elle est tourmentée par des sorcières, ainsi qu’un démon surnommé « l’homme tordu ».
Tandis qu’avec leurs films, Guillermo del Toro et Neil Marshall adaptaient à gros traits et à leur sauce bien personnelle l’univers créé par Mike Mignola, Alan Taylor transpose carrément à l’écran le scénario d’une minisérie de comics de trois numéros publiés en 2008, allant jusqu’à conserver le titre : The Crooked Man.
Pour la première fois au cinéma, la mission de l’agent du B.P.R.D. n’est donc pas de sauver l’humanité d’un péril diabolique (quel bonheur!). De plus, l’entièreté du récit se déroule dans les années 1950, ce qui sera loin de déplaire aux lectrices et lecteurs assidus des bandes dessinées.
Ainsi, point de gadget hi-tech ici, surtout que le tout se passe dans une communauté reculée des Appalaches, ce qui permet de créer une atmosphère inquiétante et plus fidèle aux comics de Mignola.
En résulte une œuvre minimaliste et davantage axée sur les personnages. L’approche est bienvenue, d’autant plus que le budget ne représente que le tiers de celui des précédents films, ce qui, il faut l’avouer, transparaît dans les effets spéciaux numériques. En revanche, rien à redire pour ce qui est des décors, des maquillages et des effets spéciaux mécaniques, leur qualité étant indéniable.
En outre, bien que Jack Kesy ne soit pas aussi charismatique que Ron Perlman qui incarnait Hellboy dans le diptyque de del Toro, son jeu demeure tout à fait honorable. On a même parfois l’impression que c’est Mickey Rourke qui se trouve sous le maquillage rougeâtre.
Hellboy : The Crooked Man est peut-être une aventure secondaire du superhéros diabolique, mais le plaisir est au rendez-vous et il serait dommage de le bouder.
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