History of Evil avait le mérite d’avoir un titre aguicheur lorsqu’on regardait la liste des sorties horrifiques du mois chez Shudder. Par ailleurs, les bons films de maisons hantées ne courent pas les catalogues de streaming, même si des dizaines de titres paraissent.
Dans un futur proche où les États-Unis sont devenus totalitaires et fascistes, un jeune père de famille aide sa femme résistante à s’évader de prison. Accompagnés de leur fille et aidés par un membre de leur groupe, ils devront passer quelques jours dans une maison isolée en forêt avant qu’on puisse venir les chercher en toute sécurité. Seulement, la demeure dans laquelle ils sont cachés devient plus inquiétante qu’elle n’y paraissait au départ alors que de curieux événements s’y déroulent.
Ce film écrit et réalisé par Bo Mirhosseni est un premier long métrage pour le cinéaste ayant œuvré sur de nombreux vidéoclips et courts métrages. Il n’est donc pas si surprenant de le voir aux commandes d’une histoire où le rythme déficient et la redondance laissent sous-entendre que l’ensemble aurait eu avantage à se présenter dans un format beaucoup plus court. History of Evil est une fiction dystopique flirtant avec une histoire de maison hantée qui aurait pu durer 25 minutes.
Le scénario recycle sans vergogne des idées et des notions extraites de classiques comme The Shining ou encore le plus récent Children of Men et ne réussit jamais à être subtil dans ses messages et ses métaphores. Les sujets de racisme, de misogynie et de masculinité toxique y sont traités de manière mollassonne. Le résultat tourne d’autant plus à vide alors qu’aucun personnage féminin n’est développé pour essayer de nuancer le propos. Qu’il s’agisse de cette figure de proue de la résistance, dont on ne connaîtra en fin de compte que peu de chose, de la fillette du couple ou de cette femme les aidant au sein du clan, les personnages féminins sont abordés en filigrane pour faire briller le héros.
Si la réalisation de Mirhosseni semble adéquate pour tisser certaines ambiances, elle échoue en revanche à maintenir le suspense et à créer le moindre effet réellement terrifiant. On a vite l’impression que l’ensemble est une ligne droite sans aucune pulsation émotive, intellectuelle ou de terreur.
Les acteurs jouent avec conviction, mais seul Paul Wesley a de la latitude pour manœuvrer. La célébrité de la vedette de Vampires Diaries le précède et il devient vite évident que les autres personnages se retrouvent en orbite autour du sien.
Au final, History of Evil est un lent et redondant long métrage qui ne suscite aucune émotion sauf l’ennui.
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