Après leur collaboration sur Blow the Man Down (2019), les réalisatrices Bridget Savage Cole et Danielle Krudy se retrouvent pour la production Blumhouse The House of Spoils (Festin putride), plongeant cette fois-ci dans l’univers culinaire avec une touche d’horreur. Déjà explorée notamment dans le récent The Menu, mais encore loin d’être épuisée, la thématique offre un terrain de jeu vaste, capable de faire osciller le public entre délectation et dégoût. Cependant, il faut un dosage précis, car même après une entrée prometteuse, l’appétit peut vite se dissiper…
Une cheffe quitte son poste dans un restaurant renommé pour se lancer à son compte et ouvrir son tout premier établissement. Malgré toute sa détermination, elle devra affronter des imprévus étranges qui perturberont ses opérations, la poussant à prendre des décisions risquant non seulement de compromettre son succès, mais aussi de la mettre en danger.
L’art culinaire porté à l’écran peut offrir une expérience visuelle et sonore des plus captivantes si la réalisation est à la hauteur. Grâce à des plans serrés et des sons minutieusement travaillés, l’immersion en cuisine devient un univers où chaque détail compte et où rien n’est laissé au hasard, comme nous l’a montré l’excellent The Bear chez Disney+. House of Spoils relève le défi dès ses premières minutes et nous offre une belle mise en bouche.
À travers ce grésillement de fines pièces de viande, on nous présente « Chef », interprétée par Ariana DeBose (I.S.S.), dont on devine rapidement la rigueur et l’ambition. Peu après, cette dernière remet sa démission, au grand dam de son patron, un chef émérite, marquant ainsi le début d’une belle aventure, mais semée d’embûches.
Dans une trame plutôt lente, mais sans sombrer dans l’ennui, les péripéties liées à la création des recettes s’enchaînent, laissant l’intrigue suivre son cours sans vraiment susciter un grand engouement ni faire monter la tension. L’histoire offre un rythme qui permet de rester accroché, mais certainement pas sur la corde raide.
Des indices sur d’anciens rituels pratiqués dans les bois environnants et les précédents propriétaires de la maison de campagne, désormais transformée en restaurant haut de gamme, sont saupoudrés çà et là, sans vraiment nous mener vers une conclusion claire. Entre craquements inquiétants, visions étranges, épisodes hallucinatoires et livre de recettes ressemblant à un grimoire, l’atmosphère évoque bel et bien la sorcellerie, mais les informations demeurent floues quant à ce que nous devons réellement craindre en ces lieux aux esprits supposément malveillants.
Quant à la protagoniste, bien que visiblement affectée par les événements étranges qui se multiplient, cette dernière fait preuve d’une très (trop!) grande résilience, invitant à s’interroger sur son obstination à sauver son restaurant à tout prix malgré le chaos imminent.
House of Spoils demeure une formule intéressante, mais à combustion lente. Avec une cinématographie soignée et un jeu d’acteurs habile, le film mélange horreur et thriller, offrant une saveur divertissante, bien que cela ne suffise pas à en faire un plat de choix dans votre menu de films pour la saison de l’Halloween.