Financé via Kickstarter, In Search of Darkness se veut le documentaire «définitif» sur le cinéma d’horreur des années 80. D’une durée de plus de quatre heures, ce film réalisé par David A. Weiner revient sur la conception et la réception d’une soixantaine de classiques sortis durant une décennie considérée comme un âge d’or par de nombreux amateurs du genre.
Le film est parvenu à rassembler une quantité astronomique d’intervenants: John Carpenter, Joe Dante, Mick Garris, feu-Larry Cohen, Barbara Crampton, Tom Atkins et de nombreuses autres figures marquantes de cette période (les nommer toutes prendrait la moitié de la présente critique).
Cet alignement de vedettes qui impose le respect sera probablement le seul attrait d’In Search for Darkness, puisque le produit fini s’avère un ennuyeux et interminable marathon. La ligne directrice qu’emploie le documentaire pour réaliser sa couverture d’une décennie entière est d’accorder de quatre à cinq minutes à chaque film, en ordre chronologique de sortie. Avec aussi peu de temps à offrir à chaque titre, les observations faites à leur sujet restent très en surface. Quelqu’un raconte l’intrigue de Friday the 13th et sa réaction au fameux jump scare final, d’autres s’exclament devant la qualité de la mise en scène de The Shining ou des effets spéciaux de The Thing.
Contrairement aux légendaires Never Sleep Again et Crystal Lake Memories, deux documentaires épiques sur les sagas A Nightmare on Elm Street et Friday the 13th qui duraient eux aussi quatre heures, In Search for Darkness s’est donné un mandat tellement vaste qu’il n’a pas le temps d’approfondir ou de mettre en contexte quoique ce soit.
Quelques «pauses» permettent aux intervenants de s’exprimer sur des sujets connexes, comme la musique de films d’horreur ou les maquillages. Encore ici, les interventions se résument à du name-dropping et à du radotage d’éléments de trivia et de constats qu’on a entendu mille fois déjà si on consomme livres, podcasts et bonus d’éditions Blu-ray sur le sujet. Alternant pendant des heures entre des extraits de films et ces interventions dénuées de nouveauté, le résultat est tout bonnement léthargique.
Bien sûr, il est difficile de rejeter complètement un projet de la sorte, car certains spectateurs pourraient en apprendre davantage en le visionnant que l’auteur de ces lignes. Tout de même, on se demande un peu qui est le public cible du documentaire. Si vous êtes mordus des films d’horreur parus durant les années 80, vous savez probablement déjà 90% de ce qui sera dit ici. On vous recommandera de prioriser des projets plus nichés comme Horror Noire, Scream, Queen! My Nightmare on Elm Street et King Cohen. On peut s’imaginer a contrario qu’In Search for Darkness deviendra un outil précieux d’«entrée en matière» pour ceux qui commencent à s’intéresser au cinéma d’horreur, même si les intervenants ont une fâcheuse tendance à divulgâcher la fin des titres abordés…
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