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[Critique] « Insidious: The Red Door »: une redite ennuyante et mièvre pour conclure la saga

Prêt·e·s pour un dernier voyage dans le Lointain? Insidious (Insidieux) est de retour en salle cet été, dix ans après les deux premiers — et meilleurs — chapitres de la franchise. L’acteur Patrick Wilson profite de ce cinquième Insidious: The Red Door (Insidieux: La porte rouge) pour lancer sa carrière à titre de cinéaste, un peu comme Leigh Whannell l’avait fait en 2015 avec Insidious: Chapter 3. L’avantage ici, c’est que les deux derniers volets agissaient à titre d’antépisode au film original. Une suite directe au chapitre 2 devenait donc plus alléchante pour le fan nostalgique de «la belle époque James Wan».

Dix ans après les événements tragiques que l'on connaît, la famille Lambert est déchirée. Renai et Josh sont maintenant séparés, et ce dernier n'arrive plus du tout à connecter avec son fils Dalton, qui part maintenant pour l'université. Chacun de leurs côtés, les deux hommes devront puiser dans leurs souvenirs effacés pour trouver la cause insidieuse de leurs différends.
Insidious: The Red Door affiche film

Avez-vous fait vos devoirs en revoyant les deux premiers films? Vous n’auriez peut-être pas dû. Insidious: The Red Door est formaté pour les gens qui, comme nos deux protagonistes, n’ont plus aucun souvenir de la franchise. En plus d’adopter un rythme plus languissant, le scénario s’attarde davantage sur les détails déjà connus du public plutôt que de tenter d’élargir l’univers. Les personnages de Josh et Dalton (Ty Simpkins, qui reprend aussi son rôle) passent ainsi la presque totalité du métrage à tenter de se rappeler des événements passés, avec une surabondance d’explications (oui Elise, rendus au cinquième film, on sait ce qu’est le Further) et un abus de flashbacks. Pour les spectateurs·trices qui se souviennent, avouons que c’est plutôt emmerdant. Certains retours en arrière tentent bien de créer de nouvelles connexions, à l’image de celles plutôt originales proposées entre le second et le premier film, mais ne culminent vers rien de significatif.

L’intrigue se sert au passage des beaux-arts pour dresser des liens avec les souvenirs réprimés, Dalton étant maintenant devenu un artiste émérite. Le sujet, quoique peu original, offre bien quelques trouvailles intéressantes, mais demeure toutefois traité de manière superficielle. Il faut avouer que dans le domaine, on aura définitivement vu plus fouillé dernièrement (voir Candyman 2021).

Pour renforcer l’effet de connexions familiales brisées, le récit isole les personnages qui se retrouvent dans des lieux différents et très peu souvent dans les mêmes plans. Le résultat plutôt froid rappelle étrangement ces façons de faire durant pandémie pour que les interprètes se croisent le moins souvent possible. Outre cette relation père-fils traitée à distance (Josh a même maintenant aussi des problèmes avec son propre paternel), le reste de la distribution agit pratiquement à titre de caméo et ne sert en rien l’intrigue. Cette pauvre Lin Shaye, qui a littéralement porté une partie de la franchise sur ses épaules, méritait certainement mieux. Même constat pour notre démon rouge, L’homme avec le feu sur son visage, et notre mariée en noir. Vous n’apprendrez rien de neuf sur eux et sortirez très déçus par leurs très brèves apparitions.

Insidious: The Red Door image film

La réalisation d’usage de Patrick Wilson propose bien quelques sursauts appréciables, principalement en première moitié, mais devient paresseuse par la suite et abuse des effets de contrechamps. Une finale complètement mièvre et sans grands rebondissements attend néanmoins les spectateurs·trices, qui s’ennuieront grandement des conclusions dramatiques qu’ont su nous offrir les précédents opus. Les scénaristes ont certainement tenté d’offrir une conclusion plus émouvante que terrifiante à la saga, mais certains dialogues peu subtils en lien avec «la morale de l’histoire» deviennent risibles en fin de parcours.

Devant le résultat, on est en droit de se demander si Insidious: The Red Door n’aurait agi qu’à titre de premier crédit technique pour Wilson. Ce dernier volet n’est ni plus ni moins qu’un parfait remâchage sans âme des mésaventures paranormales de la famille Lambert. Laissons-les maintenant tranquilles, ils en ont eu assez.

Note des lecteurs5 Notes
Pour les fans...
d'examens par résonance magnétique
de Patrick Wilson, qui se met le plus possible en vedette
2
Note Horreur Québec
Fondateur et rédacteur en chef

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