Un major italien faisant partie de l’OTAN détourne un avion avant même son décollage de l’aéroport de Bruxelles. Ses directives sont simples: décoller au plus vite et se diriger vers l’Ouest afin de fuir les rayons meurtriers du soleil. Ayant assisté à une conférence d’ambassadeurs, le major Terenzio a découvert que le soleil tuait tous les êtres vivants sur son passage dès les premières lueurs de l’aube. Donc, afin de survivre, ils doivent à tout prix maintenir l’avion «into the night».
Malgré son titre en anglais (rebaptisé Après la nuit au Québec), cette nouvelle série de Netflix est d’origine belge. Elle flirte davantage avec la science-fiction post-apocalyptique que l’horreur, mais contenant uniquement six épisodes de 40 minutes, le suspense demeure haletant. Malgré des moyens modestes (autour de 7 millions d’euros), les réalisateurs Inti Calfat et Dirk Verheye — qui ont auparavant collaboré sur la série Over Water — parviennent à capter l’attention des spectateurs avec une intrigue bien ficelée et proposent des effets spéciaux qui tiennent la route.
Chaque épisode porte le nom de l’un des passagers de l’avion et nous permet, grâce à quelques flash-back, de découvrir qui ils sont et de revenir sur les heures précédant la catastrophe. Si la comédienne Pauline Étienne (La Religieuse) tire son épingle du jeu en incarnant une ancienne militaire suicidaire qui deviendra la leader du groupe, c’est définitivement l’acteur Mehmet Kurtulus (Big Game) qui se démarque du lot dans le rôle d’Ayaz, un Turc au passé pas très net, mais au caractère d’acier trempé; ce qui s’avère plutôt utile dans une situation extrême de fin du monde.
Là où le bât blesse, c’est dans les très nombreux conflits qui entredéchirent le groupe de survivants. Moteur scénaristique classique de ce genre de thriller, les combats de coqs et les disputes entre les différents passagers sont poussés à l’excès et deviennent un peu agaçants à la longue. Et, quasiment chacun d’eux cache un terrible secret aux autres, au point où on se demande où se trouvent les gens «normaux» dans cette galère. Cela nuit évidemment à la crédibilité de certaines situations et pourrait en faire décrocher certains (ce qui peut être mortellement risqué lorsqu’on vole en avion).
Autre irritant: comme les personnages sont d’origines diverses, et même si la plupart des dialogues sont en français, les accents sont parfois tellement prononcés qu’on perd le fil. Mais, rassurez-vous, ce dernier «défaut» demeure un obstacle mineur à notre appréciation de l’œuvre (et l’utilisation de sous-titres peu être un bon moyen pour contourner le problème).
La conclusion de Into the Night laisse présager qu’il aura une suite, si évidemment elle a suffisamment de succès sur la plateforme de streaming. Malgré ces faiblesses, souhaitons-le, car ça fait du bien de regarder une série de science-fiction tournée en français et ce serait frustrant que certaines questions laissées en suspens par la première saison n’obtiennent jamais de réponses. De plus, comme dans toute bonne série qui se respecte, on vient à s’attacher à certains personnages et on aimerait beaucoup savoir comment ils survivront (ou pas) à l’apocalypse.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.