La saga Ju-on a connu de meilleurs jours. Après être tombé dans le fameux cliché des «versus movies» avec Sadako vs. Kayako et après avoir subi un remake à l’accueil mitigé avec le The Grudge produit par Sam Raimi, on était en droit de se demander si les fantômes nippons ne devraient pas enfin trouver le repos. Cela, c’était sans compter sur les capacités de nécromancie de Netflix qui nous arrive avec une nouvelle série basée sur eux. En effet, alors que personne ne l’attendait, la filiale japonaise du géant du streaming nous propose sa première série d’horreur: Ju-on: Origins de Shô Miyake.
Au début des années 90, un jeune couple est hanté par une mystérieuse femme blanche qui semble leur vouloir du mal. Alors qu’ils demandent l’aide d’un écrivain enquêteur du paranormal, la violence se répand de plus en plus autour des gens qui ont pénétré une petite maison banale de la banlieue de Tokyo…
Avant d’aborder une analyse plus profonde de cette nouvelle interprétation de la saga Rage meurtrière, il est important de souligner un point. Pour une fois, quand il est question d’un remake de film culte, on offre quelque chose de nouveau et différent. Ju-on: Origins, n’est clairement pas une pâle copie de ses prédécesseurs et ce autant sur la forme que sur le fond. Au niveau de la mise en scène, on ajoute à l’ambiance glaciale et suggestive des films de Takashi Shimizu une violence gore assumée et explicite. Au niveau des thèmes, on explore plus en profondeur la question de l’irrémédiable de la haine en embrassant un profond fatalisme sur la nature humaine. Cela dit, ce virage ne dénature pas la saga pour autant.
Pour des films autant centrées sur une mythologie ouverte, c’est presque étonnant que les Ju-on n’aient pas plus souvent exploré d’autres personnages que Kayako et son fils. Le principe du fantôme rattaché au monde des vivants par la haine est tellement riche que s’en tenir à une seule figure semble, avec le recul, presque réducteur. Origins comprend cela et offre, à travers son histoire, une toute nouvelle façon d’interpréter sa mythologie. Dans cette nouvelle version, le mal ne provient pas d’exorcisme de mauvais esprits, mais du plus profond de l’être humain, violent et propice à la haine gratuite. Dans le Ju-on de Miyake, la malédiction, c’est l’entièreté de l’humanité qui la porte.
Ajoutons à cela que les acteurs et surtout les actrices sont tous très bons et attachants et que le travail au niveau du son est remarquable. La photographie frappe également beaucoup par son absence d’étalonnage qui apporte une allure très documentaire au tout. Cela permet aussi de cacher plus efficacement les imperfections des effets spéciaux; seul bémol relatif à l’ensemble.
Bref, Ju-on: Origins est clairement à conseiller. Il s’agit exactement de ce que la saga avait besoin à ce moment précis.
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