Enfin, le nouveau film réalisé, monté et coscénarisé par Jason Eisener est arrivé sur Shudder et en vidéo sur demande! Oui, le même gars qui en 2007 avait tellement impressionné le duo de choc Tarantino/Rodriguez avec sa fausse bande-annonce Hobo with a Shotgun qu’elle fut incluse à leur programme double Grindhouse lors de sa diffusion en salles. On doit aussi à Eisener la réalisation du désopilant moyen métrage de Noël Treevenge (2008) et la version long métrage d’Hobo (2011; avec Rutger «Blade Runner» Hauer), en plus d’avoir participé aux anthologies The ABCs of Death (2012) et V/H/S/2 (2013). D’ailleurs, Kids Vs. Aliens est carrément la version longue de Slumber Party Alien Abduction, qu’on pouvait voir dans le susmentionné film à cassettes. Et ça raconte quoi?
Avec ses deux potes, Gary (qui adore réaliser des films maison mêlant post-apo, lutte et dinosaures en carton) doit faire face à Billy, le tyrannique et dégueulasse petit ami de sa grande sœur Sam, alors que leurs parents sont absents et que des extra-terrestres aussi verts que malveillants débarquent en ville pour semer la terreur.
En plus de reprendre à l’identique plusieurs scènes qu’on avait déjà vues à travers la caméra nerveuse de Slumber Party Alien Abduction, Eisener retrouve des créatures et décors très familiers, mis en valeur par sa caméra inventive, son montage dynamique et ses couleurs ultra-vives. Ah, il y a aussi d’entrée de jeu un bel hommage au cinéma bricolé de type DIY (et à la lutte!) à travers les films de Gary. Au menu dans ce qui suit, se succèdent intimidation, destruction, humiliation, invasion et autres abductions (dans tous les sens du terme), pendant un party d’Halloween techno qui tourne très mal.
Bien qu’on aime pas mal ses scientifiques en combinaisons de type «haz mat», ses aliens caoutchouteux, ses cadavres fondants et que Sam devienne une authentique guerrière dans une grotte sous-marine, on ne peut que se questionner lorsqu’un des sbires de Billy est transformé en un monstrueux et frénétique molosse aux mains d’argent (oui, comme l’Edward de Tim Burton!). Essayait-on de capturer un peu de la folie trash d’Hobo? On ne sait trop quoi en penser. Et hop, suffisamment de gore, quelques twists, un climax ultra expéditif et 75 petites minutes plus tard, on reste un tantinet sur notre appétit lorsque le générique part.
Pas si extra (terrestre – ‘scusez-là!)
Au niveau réalisation, par moment, on se croirait presque dans une production Roger Corman ou Charles Band qu’aurait réalisé un fan des jeunes Sam Raimi et Peter Jackson (forêt enfumée et vomi intergalactique inclus). Grâce à ses inspirations post-apo, sa musique de jeux vidéo et sa poursuite à vélos, les fans de RKSS ne seront pas trop dépaysés non plus (Eisener était producteur exécutif de Turbo Kid après tout). Ni ceux de Psycho Goreman d’ailleurs – quoique Kids Vs. Aliens soit un peu (beaucoup) moins ambitieux.
Non, ce n’est pas Attack the Block – la production Edgar Wright qui avait révélé John Boyega, le Finn des derniers Star Wars. On est ici beaucoup plus en mode artisanal (on a clairement moins de moyens, hein), avec des performances, disons, inégales. Calem MacDonald (Trailer Park Boys, Umbrella Academy) fait de l’excellent boulot pour nous faire détester son abject Billy, mais on ne peut en dire autant de ses deux acolytes, ni du côté des jeunes et peu convaincants protagonistes, incluant pourtant Dominic Mariche (la série Are You Afraid of the Dark?).
Si vous avez aimé Slumber Party Alien Abduction et que vous espériez depuis 10 ans enfin une version longue en mode HD, vous allez être servis avec Kids Vs. Aliens. Sinon, même s’il est pratiquement impossible de s’y emmerder, il manque un je-ne-sais-quoi à la mayonnaise pour qu’elle prenne vraiment. Peut-être a-t-on un peu trop étiré la sauce?
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