Avant toute chose, il y aurait un élément essentiel à mettre de l’avant. La hype autour de cette nouvelle production Netflix est compréhensible et justifiable. Kingdom de Kim Seong-hun (Tunnel) est assez atypique dans le paysage actuel et son succès auprès d’un certain public est une bonne chose. Cela dit, bien que cette minisérie sud-coréenne soit d’une fraîcheur indéniable, cela n’est pas le seul critère à prendre en compte pour une critique. En ce sens, malgré le fait que les premiers avis professionnels sur cette sortie soient dithyrambiques, si on veut être honnête, on doit admettre quelques défauts importants… Parfois prendre son temps pour apprécier une œuvre permet un certain recul.
Dans un royaume détruit par la corruption et la famine, une mystérieuse peste se propage et transforme les infectés en monstres. Le prince héritier, accusé de trahison et désireux de sauver son peuple, entreprend alors un voyage pour dévoiler ce que le Mal cache dans le noir…
Il n’y a rien à redire du point de vue technique sur cette production. Les décors, les costumes, la musique et la photographie sont d’excellente facture et permettent une bonne immersion dans l’univers. Chaque scène regorge de détail et plusieurs plans pourraient être des tableaux. Les acteurs, quant à eux, sont tous très justes et pour le peu qu’on soit ouvert au jeu un peu plus théâtral du cinéma asiatique, le tout passe très bien. Pour ce qui est de la prémisse, on ne peut nier que le fait de placer une invasion de zombies dans la Corée médiévale est une excellente idée qui insuffle un vent de nouveauté à un genre qui peine souvent à se renouveler. Bref, il y a d’excellentes raisons d’apprécier la série.
Cependant, ce n’est pas non plus le chef-d’œuvre que beaucoup semblent défendre sur le Web. En effet, bien que l’emballage soit neuf, on nous ressert encore certain gros clichés du genre à plusieurs moments. Cela passerait sans doute si la série et son message étaient plus subtiles, mais ce n’est malheureusement pas le cas. Rarement la métaphore sur la lutte des classes n’aura été aussi appuyée dans un projet impliquant des morts-vivants… Au point où le tout devient un peu risible. Même chose pour plusieurs scènes plus dramatiques qui tombent dans le mélodrame.
Ces défauts ne ruinent en rien l’expérience que l’on peut avoir en regardant la série. Même que si on regarde le tout en une journée ou deux, l’histoire emballe suffisamment pour passer outre. Cela dit, si on analyse le tout sur le long-terme, on devient rapidement agacé par le potentiel un peu raté de l’ensemble. Résultat? On arrive à la scène finale — scène qui est d’ailleurs un véritable coup de poing dans le visage pour les spectateurs — avec soit une excitation débordante, soit une envie de voir si la prochaine saison réussira à exploiter un peu mieux cet univers. Dans tous les cas, on se dit vivement l’année prochaine.
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