France, 1787 – deux ans avant la Révolution française – Joseph Guillotin, un orphelin devenu médecin, enquête sur la mort mystérieuse d’une jeune femme qui semble avoir été dévorée par un tueur cannibale. Les autorités ont accusé un étranger du nom d’Oka, mais Joseph arrive à la conclusion que ce dernier est innocent. Il fait également la découverte du «sang bleu», une nouvelle maladie qui se propage parmi l’aristocratie. De toute évidence, le meurtre de la jeune Rebecca et cette nouvelle maladie sont reliés. Après les avoir exploitées pendant des siècles, est-ce que la noblesse se nourrirait maintenant littéralement des «petites gens»?
«L’histoire est une suite de mensonges sur lesquels on est d’accord». C’est sur cette citation de Napoléon Bonaparte que débute le premier épisode de la nouvelle série Netflix La Révolution, disponible sur la plateforme depuis le 16 octobre. Cette production française divisée en huit épisodes est une uchronie qui se sert des préludes de la Révolution française comme toile de fond, afin de raconter un récit fantastique alliant vaudou et séries historiques.
Si on pense à Game of Thrones, la famille Lannister étant remplacée ici par celle des Montargis, le Barry Lyndon de Stanley Kubrick n’est pas loin; pour l’époque dépeinte à l’écran, mais aussi pour la beauté des décors et des costumes, ainsi que de la photographie, savamment conçue. Autre lien avec Kubrick, c’est la musique qui berce La Révolution, reprenant parfois des classiques de l’époque, mais avec une sonorité électronique à la A Clockwork Orange.
Par contre, malgré sa magnifique direction artistique et un casting plutôt solide (comprenant entre autres l’excellent Laurent Lucas et plusieurs rôles féminins intéressants), cette série est loin d’être parfaite et d’être à la hauteur de l’œuvre de Kubrick. Le scénario est parsemé de plusieurs longueurs et certains anachronismes font tiquer. Ainsi, on s’interroge pourquoi l’un des badguys préfère utiliser la cautérisation après l’amputation de sa main au lieu de la ligature des artères, pourtant mise au point deux siècles plus tôt par Ambroise Paré. Peut-être qu’il n’y avait pas de chirurgien à porter de main (roulement de tambour, rires en canne).
D’ailleurs, lorsqu’on lit la critique plutôt mitigée (voire incendiaire) qui a été publiée jusqu’à maintenant en France, on s’interroge si une saison 2 sera produite (les créateurs en ayant prévues trois au total). Il faut dire que de faire passer la noblesse française pour de méchants cannibales, ne passe avec tout le monde, surtout chez les royalistes nostalgiques d’une époque… révolue.
Ce serait bien dommage, car malgré ses faiblesses, on embarque tout de même dans cette proposition de qualité, surtout si on est fan de dark fantasy. De plus, l’idée d’une maladie qui frappe la noblesse et donne une couleur bleue au sang à cause du manque d’oxygène est un concept ingénieux (le sang bleu étant une vieille expression pour désigner la noblesse et la royauté). Pour ceux qui préfèrent par contre l’horreur pure et espéraient voir un Walking Dead en pourpoint et haut-de-chausses, vous risquez d’être amèrement déçus. L’hémoglobine ne manque pas, mais l’intérêt est ailleurs.
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