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[Critique] Living with Chucky: histoires de famille(s)

Fan de la poupée qui tue, mais vous vous êtes déjà tapé les sept films, les deux saisons de la série et même la refonte? Plusieurs fois? Sinon, vous avez adoré M3GAN et les films mettant en vedette Annabelle, mais aimeriez mieux connaitre la franchise qui les a inspirés? Living with Chucky est pour vous, cher·ère·s ami·e·s. Et après avoir fait la tournée des festivals, il est disponible dès aujourd’hui en vidéo sur demande.

Au moyen d’extraits choisis et d’entrevues avec plusieurs personnes ayant collaboré à la franchise, on revient, pour le meilleur et pour le pire, sur chacun des chapitres de la saga mettant en vedette le célèbre Chucky, qu’on a vu pour la première fois au grand écran il y a déjà 35 ans.
LivingWithChucky Vertical Key Art

Kyra Gardner nous offre un long métrage qui se veut à la fois un hommage au personnage et à l’esprit de famille derrière la franchise. Il faut savoir que Living with Chucky est en fait la version augmentée de son court métrage documentaire The Dollhouse (paru en 2017, qu’on retrouve sur l’édition Blu-ray de Cult of Chucky). La réalisatrice est en fait la fille de Tony Gardner, à qui l’on doit des tonnes d’impressionnants SFX de classiques cultes. Il a travaillé sur The Return of the Living Dead, Evil Dead 2 et Army of Darkness, The Lost Boys, The Blob, The Addams Family, Darkman, Freaked, la franchise Jackass, les deux Hocus Pocus et Studio 666, entre autres, en plus de gérer également les effets entourant la poupée depuis le cinquième volet.

On mentionne qu’elle est la « fille de » car c’est justement pour cette raison qu’a vu le jour le documentaire (qu’elle a produit, monté et réalisé), alors qu’aux deux tiers, le film bifurque un peu (trop ?) de son sujet principal, afin de discuter du mode de vie des gens qui bossent dans l’industrie du cinéma, qui doivent souvent partir tourner à l’étranger pendant un bon moment, loin de leur famille.

Allô, poupée

Or, d’abord, après une fort belle intro où on voit une poupée Chucky être créée de A à Z, on plonge dans l’analyse de la franchise de façon chronologique, le tout entrecoupé de jolies transitions qui feront plaisir aux collectionneur·euse·s de médiums physiques. Au rayon des interviewé·e·s, on retrouve évidemment les inséparables Don Mancini et David Kirschner, en poste depuis le tout premier volet, en tant que scénariste (parfois réalisateur) et producteur, respectivement. Ce dernier raconte comment le roman jeunesse The Dollhouse Murders (1983) et la Talking Tina de The Twilight Zone, l’avaient initialement inspiré (il avait même dessiné un croquis de Chucky avant de lui donner son nom), Quant à Mancini, il nous parle de son script original (initialement titré Blood Buddy), de ses influences (la popularité ahurissante des poupées Cabbage Patch Kids, la poupée ventriloque du film Magic).

Afin de discuter du contexte à l’époque du premier Child’s Play, on retrouve Tony Timpone (maintenant programmateur au festival Fantasia, mais qui a longtemps été rédacteur en chef du magazine Fangoria) et les acteurs Marlon Wayans (la franchise Scary Movie) et Lin Shaye (A Nightmare on Elm Street, Insidious), lorsque ce bon vieux Freddy Krueger était le seul slasher loquace de sa classe.

Par la suite, on s’amuse en voyant Alex Vincent (qui jouait Andy Barclay dans les deux premiers films, avant de revenir dans la franchise en 2013) se remémorer ses premiers tournages. D’ailleurs, on retrouve également Christine Elise, qui jouait Kyle dans le deuxième film, paru en 1990, alors qu’elle avait 24 ans à l’époque. On passe ensuite assez rapidement sur le troisième volet, qui fut tourné à la va-vite pour connaitre un succès mitigé (le seul film sans Kirshner dans le siège du producteur).

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C’est toujours un plaisir de voir en entrevue la pétillante et pulpeuse Jennifer Tilly (qui joue Tiffany, la fiancée de Chucky — et parfois même son propre rôle — depuis maintenant un quart de siècle), de même que le réalisateur John Waters (Polyester, Pink Flamingos), le pape du trash, qui voue un culte à notre poupée préférée (son caméo dans Seed of Chucky est excellent). C’est que depuis Bride of Chucky, la franchise a su se réinventer, en y insufflant beaucoup d’humour et d’autodérision, tout en était plus sexy, gaie et inclusive aussi. Surtout avec Seed (premier film réalisé par Mancini), avec son personnage de poupée trans, Glen/Glenda, joué par Billy Boyd (la franchise Lord of the Rings) qui prend beaucoup de plaisir à revenir sur sa participation.

De pères en filles

En visionnant le documentaire, on réalise que Chucky, c’est réellement une histoire de famille(s), et ce, à plusieurs niveaux. De voir être interviewés ensemble Fiona Dourif (qui joue le personnage de Nica depuis 2013, avec Curse of Chucky) et son père Brad, Chucky lui-même. Doit-on réellement rappeler que l’acteur culte (qui a joué pour les Milos Forman, David Lynch, Tobe Hooper, William Peter Blatty, Peter Jackson et Rob Zombie) a interprété Charles Lee Ray dans le film de 1988, avant de lui prêter sa voix (à toutes les fois) depuis sa réincarnation dans la poupée Good Guys? Quel bonheur d’être témoin de la connivence entre père et fille, de la fierté du premier envers sa progéniture et de l’admiration qu’elle a envers lui ! Doublant son personnage normalement en solo dans un studio, il raconte que pour Curse, il remettait les pieds sur un plateau de la franchise pour la première fois en 25 ans, histoire d’aller voir sa fille jouer dans un film de la franchise qui l’a rendu célèbre.

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Après être revenu sur le tournage glacial (il faisait -40 degrés Celsius à Winnipeg!) de Cult of Chucky, et hop, la réalisatrice se retrouve à l’écran pour parler de son expérience en tant que «demi-sœur» de Chucky, alors qu’elle avait environ 4 ans lorsque son papa est arrivé sur la franchise (avec Seed). Kyra raconte d’abord son traumatisme initial (ces satanées poupées!), avant de s’ouvrir sur son expérience personnelle. Elle mentionne avoir vécu un peu la même chose que Fiona, alors que leurs papas devaient les quitter pour plusieurs semaines/mois pour aller jouer à la poupée, en tant que marionnettiste et acteur vocal, respectivement. Dans ce segment (qui aurait gagné à être un peu resserré), plusieurs duos (les Dourif, les Gardner, Don et Fiona, Don et David) parlent de leurs relations personnelles et professionnelles, notamment du fait de se voir intensément lors des tournages, pour ensuite plus du tout pendant plusieurs années entre chaque opus.

On conclut le tout en abordant brièvement les liens avec la communauté horrifiques (les conventions, les festivals), avant une mention éclair de la série, qui aurait vraisemblablement mérité un peu plus de temps d’antenne. Néanmoins, sachez que le docu (de 100 minutes) se laisse visionner sans peine, se voulant une belle rétrospective de cette très fun franchise horrifique.

Living With Chucky arrive également le 18 avril en format Blu-ray.

Note des lecteurs0 Note
Points forts
L’intro et les transitions aussi jolies que nostalgiques.
La franchise des interviewés dans leurs propos.
Le segment familial (qui nous amène en coulisse, dans une zone plus personnelle, inédite).
Points faibles
Le segment familial (le montage quelconque, la musique larmoyante).
L’absence de nouvelle entrevue avec Tom Holland, le réalisateur de l’original.
3.5
Note Horreur Québec

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