Deux sœurs libèrent par mégarde un esprit maléfique en lisant un passage d’un vieux livre acquis par leur mère, qui est professeure de langues anciennes dans une université à Mexico. Camila, l’une des deux sœurs, se retrouve alors possédée par un être démoniaque: Cthylla, la fille du grand Cthulhu. Est-ce que le livre serait un exemplaire en latin du mythique Necronomicon, inventé par H.P. Locevraft en 1920? C’est ce que croient les deux sœurs, faisant explicitement référence au reclus de Providence.
Avec une telle prémisse, on pourrait penser que le film mexicain La Marca del Demonio (titre original de Mark of the Devil), est une adaptation des écrits de H.P. Lovecraft. Ce n’est malheureusement pas vraiment le cas; le Necronomicon étant plutôt un prétexte pour nous présenter un énième film d’exorcisme. Ainsi, le livre des morts est en fait le vecteur qui permettra à l’esprit maléfique de posséder Camila, un peu comme la planche de Ouija dans The Exorcist de William Friedkin. Pour les plus cyniques, on pourrait aussi y voir un moyen simpliste de capitaliser sur une marque de commerce qui fait vendre, peu importe la qualité de l’œuvre proposée. Mais, c’est un autre sujet…
Mark of the Devil débute donc avec l’exorcisme brutal d’un jeune garçon qui tourne mal. En effet, le garçon semble mourir et le prête responsable du rituel ne trouve rien de mieux que de jeter le corps de la jeune victime sur le bord de la route (un geste qu’il paiera chèrement). Trente ans plus tard, le mal est de retour. Désemparée par ce que vit sa sœur Camila, Fernanda entre en contact avec le Père Tomas, un prête accro à l’héroïne. Ce dernier ne fait pas réellement d’exorcisme. Il est plutôt l’émissaire d’un étrange chasseur de démons du nom de Karl (qui ressemble à s’y méprendre au personnage principal de Dust Devil de Richard Stanley) et qui combat le mal… à mains nues.
Malgré son manque d’originalité, le film de Diego Cohen est visuellement très réussi. Les images des paysages mexicains sont magnifiques et la direction artistique tient la route. Idem pour les effets spéciaux et les cascades qui défilent à l’écran. Le seul petit hic se trouve du côté de la conception sonore, qui est dénuée de profondeur et qui nuit à l’efficacité de certaines scènes de terreur. Il y a également deux ou trois maladresses scénaristiques qui nous font décrocher, mais ce sont des accrocs minimes.
Bref, malgré que l’idée de mêler la démonologie catholique et la mythologie lovecraftienne semble contre-nature, Mark of the Devil parvient à capter notre intérêt et la proposition demeure au final divertissante. Donc, en cette période de confinement forcé, ne boudez pas votre plaisir et jeter un œil à cette production Netflix disponible depuis le 27 mars.
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