Milk and Serial, un film de style found footage à très petit budget (800$), fait actuellement beaucoup parler au sein de la communauté horrifique pour l’efficacité de sa trame cyniquement sanglante. Disponible gratuitement sur YouTube, ce petit film de seulement soixante-deux minutes a déjà dépassé les 500 000 vues en quelques semaines.
Milk and Serial raconte l'histoire de deux YouTubers, renommés pour leur série de « mauvais tours », qui se retrouvent en terrain hautement dangereux lorsqu’un d’entre eux dépasse les bornes, les entraînant dans une spirale d’événements sordides.
Réalisé par Curry Barker, YouTuber, cinéaste et acteur également connu pour The Chair, un court métrage brillamment sombre et angoissant paru en 2023 (celui-ci cumule plus de cinq millions de vues), Milk and Serial respecte les conventions du genre, offrant aux personnages un certain naturel et une candeur dès leur première apparition à l’écran.
Les acteurs, de calibre à nous offrir un jeu habilement dosé, réussissent à nous entraîner dans cette rapide descente aux enfers. Les scènes s’enchaînent à un rythme soutenu, maintenant une tension constante qui garde l’histoire en terrain bien anxiogène. Quelques flashbacks bien placés renforcent la logique et la cohérence de la narration. Peut-être est-ce dû à la courte durée du film, mais il faut admettre que Milk and Serial parvient à éviter les futilités qui encombrent souvent les productions de style found footage.
Bien entendu, le format found footage comporte des risques, et certains pièges n’ont pas été complètement évités. Les questions habituelles sont inévitablement soulevées : Pourquoi cette scène a-t-elle été filmée? Qui tient la caméra? Comment se fait-il que tout soit édité et même agrémenté d’une bande sonore?
Malgré quelques lacunes mineures, Milk and Serial se distingue par sa simplicité désarmante qui parvient à effrayer sans recourir à des artifices tape-à-l’œil. Il s’agit d’un petit film intelligent, dépourvu de prétention et réalisé dans le pur esprit d’expérimentation du genre horrifique. Que l’on soit fan ou non de ce style, on ne peut qu’apprécier le génie tordu de cette réalisation, qui réaffirme avec brio la vitalité du cinéma d’horreur.
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