Godzilla a fracassé les salles de cinéma en 2014 avec un grand retour tant attendu à Hollywood, qui a marqué le début du MonsterVerse par le studio Legendary. Le film de Gareth Edwards a été suivi par l’arrivée des kaijūs les plus populaires de la franchise : le célèbre King Kong, Mothra, King Ghidorah, Rodan et finalement, Mechagodzilla. Autant le spectacle visuel des quatre films (jusqu’à maintenant) est à couper le souffle, autant certaines critiques ont été adressées quant aux personnages principaux et aux scénarios de cette nouvelle franchise. Il s’agit d’un thème qui se répète malheureusement avec la série Apple TV+, Monarch: Legacy of Monsters (Monarch : l’héritage des monstres), alors qu’on parvient à peine à voir la vedette principale au détriment de protagonistes soporifiques.
Suite à la bataille de San Francisco révélant l'existence de Godzilla et des Titans en 2014, on suit le voyage d'une famille destiné à dévoiler ses secrets enfouis et un héritage les liant à Monarch, agence gouvernementale secrète qui chasse et étudie les organismes terrestres massifs non identifiés.
La bonne nouvelle, c’est que chacune des apparitions des kaijūs est mémorable et les scènes d’action s’avèrent spectaculaires grâce au budget important qu’Apple TV+ a investi dans la série. En observant le traitement réservé aux personnages principaux et à Godzilla lui-même, il est toutefois difficile de ne pas penser au récent succès du largement supérieur Godzilla: Minus One de la Toho, réalisé pour moins de 15 millions de dollars. Le drame familial au cœur de l’histoire de Monarch: Legacy of Monsters n’a rien pour épater la galerie, et on peut dire la même chose de l’intrigue d’espionnage et des mystères liés à la société qui occupent une grande majorité du temps de la série.
Ce qui capte l’attention, c’est l’expansion du MonsterVerse à travers différents nouveaux kaijūs excitants qui réussissent à garder éveillé. Les fans de l’univers cinématographique ont beaucoup à se mettre sous la dent avec des séquences visuellement captivantes impliquant les monstres : ce sont des moments qui vous feront lever de votre siège. On doit également accorder du crédit à la distribution du personnage de Lee Shaw, un ancien colonel de l’armée américaine qui finit par s’impliquer avec Monarch, avec le duo père/fils Kurt Russell et Wyatt Russell, véritable coup de génie. En effet, la série s’aventure également dans des flashbacks et des sauts dans le temps qui peuvent parfois devenir étourdissants. L’origine de Monarch – la méchante société à l’image des Umbrella Corporation, Cyberdyne Systems et Weyland-Yutani de ce monde – est explorée en long et en large, mais ne suscite pas le même intérêt que lorsqu’on contemple les créatures colossales semer la destruction et livrer des combats infernaux.
Les apparitions de l’attraction principale, Godzilla, se font rares à travers les dix épisodes, et Monarch: Legacy of Monsters introduit beaucoup de personnages ternes qui font encore davantage ressentir son absence. Le tout est sauvé par des effets spéciaux épatants et certains moments forts qui ont d’ailleurs presque tous été dévoilés dans les bandes-annonces. D’un point de vue technique, la trame sonore vibrante et la mythologie grandissante de l’univers réussissent tout de même à nous embarquer dans l’aventure.
Monarch: Legacy of Monsters se termine sur une note si forte (le dernier épisode arrive le 5 janvier prochain) qu’on parvient presque à oublier ses moments plus faibles. Il est toutefois difficile de ne pas penser au potentiel gâché, surtout avec le récent succès du fantastique Minus One. La balle est dans votre camp, Hollywood.
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