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[Critique] Morbius: un vrai poisson d’avril

L’annonce d’un long-métrage comme Morbius avait de quoi titiller les fans de Marvel, mais aussi ceux d’horreur: on nous proposait à la fois un anti-héros et un vampire qui peine à contrôler ses pulsions. Il était aussi enivrant de lire que le musicien Jon Ekstrand souhaitait rendre hommage à John Carpenter en composant la musique du film. Et puis selon les dires, Michael Morbius était l’un des personnages les plus conflictuels de l’univers Marvel, et Sony Pictures nous en a déjà tellement offert depuis une vingtaine d’années, qu’on avait de quoi s’attendre à un héros torturé et rempli d’ambiguïté. Peut-être aurions-nous pu avoir une excellente surprise comme ce fut le cas face au récent The Batman, même si ce dernier était issu du monde de DC?

Souffrant d’une maladie rare du sang, un médecin trouve un remède à ses maux en fusionnant de l'ADN de chauve-souris et d’être humain. Une étrange mutation va s’opérer en lui, lorsqu’il testera le médicament sur lui-même.
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Le scénario de Matt Sazama et Burk Sharpless tente si désespérément de mélanger l’horreur à l’univers de Marvel qu’il en oublie de nous raconter une histoire palpitante. C’est comme si chaque scène était une tentative avortée de mêler les deux genres pour en tirer un moment mémorable. L’autre bémol majeur est l’absence d’explications et de détails sur des aspects de l’intrigue qu’on aurait voulu mieux saisir. Tout est tellement abordé en superficie qu’il devient difficile de trouver la moindre logique et cohérence dans les actions.

Avec une durée excessivement courte pour un Marvel, les 104 minutes de Morbius cumulent pourtant trop de longueurs. Certains clins d’œil amusent, comme les expérimentations sur un paquebot rappelant Dracula ou cette immersion dans un essaim de chauve-souris complètement calquée sur The Dark Knight.

On ne peut pas dire que les films du cinéaste Daniel Espinosa (Life, Child 44) sont les plus rigoureux, mais les thèmes de Morbius semblaient en parfaite adéquation avec sa filmographie. Sa réalisation prend malheureusement vite l’apparence d’un collage de scènes disparates remplies de CGI quelconque.

Le seul véritable point fort de l’emprise est la chimie entre les deux vedettes. Jared Leto demeure charismatique et nuancé, malgré son personnage sans consistance, et Matt Smith est tout aussi savoureux. Dommage, cela dit, que le reste de la distribution soit plus aléatoire. Tyrese Gibson et Al Madrigal sont particulièrement minables.

Pour éviter le manque de saveur de ce poisson d’avril, mieux vaut revoir l’excellent The Batman.

Note des lecteurs1 Note
Points forts
Le jeu des deux acteurs principaux
Points faibles
Le mauvais CGI
Le scénario confus et sans détails
La réalisation déficiente
2
Note Horreur Québec

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