Disney+ choisit le moment idéal pour faire paraître son nouveau film d’extraterrestres No One Will Save You (Traquée). En plus de l’Halloween qui approche, les visiteurs de l’espace ont la cote dans l’actualité ces derniers temps. Oubliez toutefois les petites créatures desséchées qu’on nous montre au journal télé, celles de Brian Duffield (si vous n’avez toujours pas vu son excellent précédent Spontaneous, il serait grand temps) sont définitivement plus excitantes.
Brynn (Kaitlyn Dever, Booksmart) habite seule et recluse dans sa maison d'enfance, parfaitement Pinterest. Une nuit, elle se réveille en sursaut et découvre qu'un intrus venu d'ailleurs s'est introduit dans sa demeure. La jeune femme devra prendre son courage à deux mains pour affronter ce qui s'en vient.
No One Will Save You est formaté à merveille pour les catalogues bien garnis des plateformes de streaming. Son action, qui démarre directement dans le premier quart d’heure, et ses nombreux revirements en début de parcours nous empêchent littéralement d’aller zapper ailleurs. D’ailleurs, la réalisation de Duffield ne s’attarde pas sur le mystère entourant la présence de ces fameux aliens. Le sujet est introduit dès le départ, alors que les surprises scénaristiques se situent autre part, notamment au niveau du personnage de Brynn, dont les ramifications nous sont dévoilées au fil de cette invasion musclée.
En effet, l’offensive martienne qui s’offre comme un traditionnel home invasion ne manque pas de tonus: les poursuites et les jeux du chat et de la souris se succèdent dans un tapage d’effets sonores et visuels qui gardent bien éveillé. La conception sonore est d’ailleurs fulgurante et plutôt immersive, des technologies intergalactiques mises en scène jusqu’à la langue parlée de nos bonshommes verts. D’apparence très typique, ces derniers ne restent pas longtemps dans l’ombre alors que la réalisation nous les montre sous tous les angles. Et ils amusent, à défaut d’inquiéter — toujours la faute au maudit CGI. La modélisation des êtres ne tient pas toujours la route; notre œil n’est pas dupe et sait trop bien que l’actrice s’égosille pourtant seule dans la pièce. Même si on prend plaisir à découvrir les différentes caractéristiques et mécaniques des envahisseurs malcommodes, le manège finit toutefois par devenir répétitif en seconde moitié lorsque les enjeux manquent, jusqu’à cette tombée du rideau atypique qui promet de faire jaser.
C’est le dénouement de No One Will Save You qui va diviser. La production troque la grosse finale explosive d’usage pour quelque chose de différent et original, quoiqu’anticlimatique, mais qui pourrait aussi en envoyer sur le Web à la recherche de plus d’explications pendant que le générique roule toujours. Certains angles proposés quant au passé de la femme aliénée paraissent un brin exagérés, mais ont le mérite d’offrir une dimension sensible et touchante au métrage, malgré un résultat un peu plaqué. Vous devinerez qu’on évite de dévoiler les grands thèmes abordés ici pour plutôt vous laissez les découvrir.
N’empêche que cette idée minimaliste où Kaitlyn Dever se retrouve complètement isolée à l’écran et sans aucun dialogue à débiter possède son lot de charmes. L’actrice commande l’ensemble en faisant passer une foule d’émotions avec comme seul outil son physique et ses grands regards pour y parvenir. L’entreprise est de taille lorsque les covedettes sont inexistantes.
Si No One Will Save You rebutera les cinéphiles étant venus chercher une expérience «clé en main», la proposition reste tout de même bienvenue dans le domaine du film d’invasion extraterrestre, pas trop loin derrière A Quiet Place, mais jamais au niveau des récents Nope et Prey, et mérite certainement votre vendredi soir.
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