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[Critique] « Out Come the Wolves » : beaucoup de crocs, mais pas assez de viande

Si vous fouillez les listes de productions horrifiques alternatives et méconnues à découvrir, vous risquez fort probablement de tomber sur le thriller de survie Backcountry, premier long métrage de l’acteur et cinéaste canadien Adam MacDonald — l’homme est originaire de Montréal  — paru en 2014. Trois ans après, le réalisateur récidivait avec Pyewacket, un film d’horreur surnaturel tout aussi unique, mais également resté à tort dans l’ombre. Cette année, MacDonald renoue avec le thème de la nature redoutable et troque l’ours vorace pour les loups féroces dans Out Come the Wolves.

Sophie (Missy Peregrym, Backcountry), son fiancé et son meilleur ami se rendent dans un chalet au fin fond des bois pour un week-end de chasse. Déjà sur les lieux, la tension se ressent au sein du trio après une querelle de couple et une altercation entre les deux hommes. Mais c'est avant que ces derniers s'enfoncent dans la forêt pour affronter la faune sauvage.
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Hunter Hunter, Hunted, The Hunt, même Jour de chasse plus près de nous : les propositions dans le cinéma de genre qui se servent du sujet de la prédation pour traiter de la relation chasseur/proie ne manquent pas. Pourtant, avec Out Come the Wolves, on délaisse les grandes analogies pour se concentrer de manière plus crue sur la descente aux enfers du triangle amoureux.

La première moitié opère presque comme un huis clos, où la relation et les tensions au sein du groupe sont explorées. Kyle (Joris Jarsky, God’s Country) devait s’y rendre accompagné, mais sa présence seul à cette partie de chasse trouble Nolan (Damon Runyan, Star Trek : Discovery), qui croit déceler de l’amour entre sa tendre moitié et l’ami d’enfance de cette dernière. Le malaise, qui escalade tranquillement, fonctionne et MacDonald fait montre de beaucoup de créativité à la réalisation — d’une production qu’on devine plutôt modeste. Le cinéaste multiplie en effet les prises de vues et les angles intéressants et le montage dynamique (l’homme mentionne avoir voulu faire une sorte de Fury Road en quatre roues) procurent énormément de rythme et de personnalité à l’ensemble.

Pourtant, si la notion de choix est placée au centre du récit lors d’une conversation plus philosophique entre les deux hommes, ceux plutôt décisifs de Kyle, un expert-chasseur dépeint comme inébranlable, laissent perplexe. Le scénario ne fouille pas assez la psychologie du personnage pour nous permettre d’avaler réellement ses décisions. Enfin, lorsque les loups se pointent enfin le bout du nez en fin de parcours, les bêtes offrent un bien beau spectacle en matière de découpage et de mâchouillage, mais Out Come the Wolves perd quand même de ses plumes. La randonnée qui s’avérait jusqu’ici plutôt musclée emprunte en effet un chemin on ne peut plus linéaire et trop simple jusqu’à son dénouement qui tombe à plat.

On souligne tout de même la performance du trio d’acteurs, qui donnent vie au récit de manière assez crédible, ainsi que le travail orchestré au niveau du maniement des bêtes, la meute d’Andrew Simpson, dresseur de loups de renommée mondiale — sa feuille de route inclut des titres comme The Grey, The Revenant et Game of Thrones. Sans pour autant rivaliser avec un Leonardo DiCaprio en lambeaux, les scènes sont assez gore et donnent froid dans le dos.

Même si c’est finalement l’aspect humain qui intéresse le plus dans Out Come the Wolves, les adeptes de thrillers de survie qui cherchent à voir des loups se régaler de viande humaine pourraient éventuellement y trouver leur compte, à condition seulement de faire preuve de patience et d’avoir envie d’un léger divertissement pas trop compliqué.

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3
Note Horreur Québec
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