Mais qu’est-ce que Psycho Goreman? Une production Troma mettant en vedette des mômes? Quasiment. Un ersatz de Turbo Kid? Pas loin. Une captation cinématographique d’un show de GWAR par le réalisateur de Spawn (1997)? Enfin presque. Après une ludique intro sur fond de heavy metal daté, deux préados déterrent dans leur cour arrière une maléfique entité bien déterminée à foutre à feu et à sang la Terre entière. Or, on n’a pas affaire ici à une refonte de The Gate, ce petit classique canadien aussi connu sous le nom de La Fissure (1987). Après le massacre bien juteux d’une bande de malfrats, on se rend rapidement compte qu’on se trouve plutôt dans une très légère comédie de science-fiction horrifique, aux influences solidement ancrées dans les années 80 et 90.
Mimi (une pimbêche de 9 ans) a trouvé, en compagnie de Luke (son soumis de grand frère), une amulette lui permettant de contrôler un monstrueux et ultra-violent personnage provenant du fin fond de la galaxie: l’Archiduc des Cauchemars. Elle nomme affectueusement ce dernier Psycho Goreman (ou PG, for short). Le ténébreux et musculeux extraterrestre (un croisement entre une chauve-souris reptilienne et les gars de Lordi) est doté d’une force herculéenne, de télékinésie et d’un phrasé aussi guttural que shakespearien. PG est ensuite rejoint par quelques repoussants compatriotes, en plus d’être traqué par une puissante divinité ailée appelée Pandora, qui ressemble étrangement à un hybride entre l’androïde de Metropolis (1927) et Angelina Jolie (comment?). S’en suivent moult rebondissements, incluant empalements, explosions, décapitations et autres mastications (Pennywise possède clairement moins de dents), jusqu’à un final spectaculairement niaiseux (une partie de ballon chasseur intersidéral, quelqu’un?).
Du réalisateur/scénariste Steven Kostanski (Leprechaun Returns, The Void), le distrayant film est doté d’une direction artistique délicieuse, mettant en vedette maquillages caoutchouteux inspirés, cauchemars horrifiques, écran cathodique sanguinolent, etc. Les fans de gore et de SFX se réjouiront de l’abondance d’effets alliant CGI (parfois) et latex (toujours), rappelant par moment autant The Incredible Melting Man que le Krang de TMNT.
Pour vrai, les membres du conseil Gigax sont si magnifiques qu’on les croirait tout droit sortis de chez Jabba ou de la cantina. Kostanski retrouve son collègue Adam Brooks (Father’s Day, Manborg, The Editor) du collectif Astron-6, dans le rôle de Greg, une mauviette de paternel. De plus, le long-métrage déborde d’humour, et ce, pour le meilleur et pour le pire. Ouin, si les blagues ne font pas toujours mouche, il y a une paire de moments musicaux qui risque de vous faire rire… jaune.
Au final, PG est aussi divertissant que votre seuil de tolérance pour des plaisanteries de type «au ras des pâquerettes» vous le permet (on oscillait entre 3 et 3.5 sur 5). Vous aurez été avertis.
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