Défiant une légende urbaine voulant qu’une entité malveillante du nom de la Reine de pique puisse se manifester suite à un rituel devant un miroir, quatre jeunes réalisent à leur dépend qu’ils ont réveillé une force sinistre en voulant à leur âme.
Arrivant cette semaine en vidéo sur demande, le film Queen of Spade est réalisé par le cinéaste canadien Patrick White, qui a également collaboré avec John Ainslie pour l’écriture du scénario. Ce dernier s’inspire de l’histoire et du long-métrage russe de Svyatoslav Podgaevskiy, Queen of Spade: The Dark Rite , paru en 2015. On se souvient qu’en 2004, White s’était associé à Trevor Matthews et Jon Knautz pour fonder Brookstreet Pictures, une société de production établie à Ottawa. Sachant que les deux autres ont occupé différents postes liés à l’industrie, ce n’est pas si surprenant de voir White se lancer à la réalisation d’un premier long-métrage. On s’attendait donc à un film à petit budget qui serait rempli de charme, comme la filmographie complète de son partenaire Knautz, mais ce n’est pas exactement ça.
Premièrement, le scénario ne propose absolument rien de réellement original en tentant de remettre au goût du jour cette thématique du miroir comme portail pouvant libérer un esprit maléfique. Certains voudront peut-être y lire une forme d’hommage à Candyman et à la kyrielle de longs-métrages s’inspirant de la légende de Bloody Mary. Pourtant, cette intrigue banale où le moindre revirement semble artificiel a pour principal défaut de ne jamais être captivante. On s’ennuie lors du visionnement, et nos yeux sont davantage portés à regarder notre montre que l’écran. Chaque scène d’horreur devient vite une photocopie honteuse de moments efficaces vus ailleurs, et le micro-budget n’aide en rien. Il aurait peut-être fallu mieux calibrer la trame avec les capitaux disponibles. Ce qui est d’autant plus déplorable, c’est que le collaborateur Jon Knautz s’impose de plus en plus comme metteur en scène, en partie à cause de sa vigilance face aux contraintes de ses moyens.
La réalisation de White semble avoir comme mission principale de surpasser et de camoufler les contraintes de l’anémique mise de fond, ce qui est plus ou moins réussi. Cela dit, le cinéaste démontre une certaine maturité face à la direction d’acteurs. Entre des effets de terreur grotesques, le réalisateur donne une attention particulière à ses personnages.
Il faut cependant admettre que les jeunes acteurs sont tous convaincants, et qu’après nous avoir épaté dans I’ll Take your Dead, Ava Preston fait encore une fois preuve d’une grande maturité devant les caméras.
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