Depuis le 15 novembre, les utilisateurs de Spotify ont accès au nouveau balado de fiction exclusif Quiet Part Loud, créé, entre autres, par Jordan Peele. Les douze épisodes d’une vingtaine de minutes ont été lancés en même temps, ce qui a permis aux fans du réalisateur américain de les écouter en rafale.
Rick Egan, un animateur de radio connu pour ses propos islamophobes, voit sa vie s’écrouler après être allé trop loin. C’est alors qu’il touche le fond que certains indices le poussent à se remettre en question et qu’il commence des recherches pour tenter de faire la lumière sur la disparition de trois adolescents. Et si, au lieu d’avoir rejoint les rangs d’Al-Qaïda comme Rick le croyait, ils avaient été victimes d’une force mystérieuse?
Le point fort du balado est sans aucun doute la puissance du message que les créateurs veulent passer. Les thèmes de l’islamophobie et du racisme en général (systémique ou non) sont très bien exploités, et le témoignage des dommages causés par les appels à la haine lancés par les personnes en position de pouvoir ou ayant accès à une plateforme populaire est frappant, imagé et brutal. Le personnage principal, cet antipathique homme raciste et égocentrique, est bien développé et son évolution au cours de l’histoire est cohérente. Il en va de même pour Noor, la sœur d’un des garçons disparus et peut-être le seul personnage vraiment attachant, qui va, malgré ses réticences, s’allier à Rick pour tenter de découvrir la vérité sur ce qui est arrivé à son frère.
Malheureusement, c’est au niveau de l’exécution et de la trame narrative que Quiet Part Loud perd des points. Un balado de fiction se doit d’être très explicite lors de l’introduction de chacun de ses lieux et personnages, et les actions réalisées par ces derniers, et les événements hors de leur contrôle, doivent être décrits avec le plus de précision possible, sans quoi on perd facilement le fil.
Le début de Quiet Part Loud est confus: plusieurs retours dans le temps ne sont pas annoncés ou expliqués par la suite et l’auditeur.trice se trouve alors lancé.e dans une histoire nécessitant plusieurs écoutes pour comprendre toutes les ramifications. Ramifications, puisqu’on en parle, qui sont beaucoup trop nombreuses. Plusieurs parties de l’histoire ne sont pas assez développées et certains personnages ne servent pas à grand-chose. On a l’impression que beaucoup d’éléments ont été mis en place pour les abandonner en cours de route.
Quiet Part Loud reste un balado divertissant, mais un peu décevant. Avec le talent de Peele, le potentiel initial de l’histoire, le choix des acteurs et le budget investi, ce qui aurait pu être un chef-d’œuvre est gâché par ce qui semble avoir été une volonté d’en faire trop.
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