Une mère monoparentale et ses deux adolescents sont subitement pris au piège d’un étrange jeu sanglant où chaque individu doit tuer un habitant différent de leur quartier avant que celui-ci ne tente de les éliminer.
L’année 2019 aura été une année de vaches maigres pour le cinéma d’horreur et cela se ressent sur les locations virtuelles encore plus qu’en salles, comme il fallait s’y attendre. Seulement, dans certains cas, on se dit que certaines des petites productions qu’on y trouve auraient pu être décentes si on les avait financièrement soutenues. C’est le cas ici.
Red Letter Day est offert en vidéo sur demande cette semaine et ce petit film canadien fauché est écrit et réalisé par Cameron Macgowan qui y signe sa première réalisation de long-métrage. La scène d’ouverture happe le spectateur et alors que le rideau s’ouvre sur cette mère divorcée et ses enfants, on a confiance. Mais très vite, on ressent l’essoufflement. Le scénario nous propose l’idée saugrenue de métisser les thèmes de deux franchises à succès, soit The Purge et Saw. D’un côté, nous avons les personnages pris au piège et de l’autre cette journée fatidique où les plus forts tenteront d’anéantir les plus faibles.
Cela dit, là où les différents épisodes mettant en vedette le personnage de Jigsaw nous proposaient des pièges atroces, ludiques et captivants, et où la saga de la nuit de Purge livre différentes métaphores politiques, Red Letter Day peine à bien recycler. Aucun enjeu dramatique ne suscite la surprise et la courte durée (soixante-quinze minutes) n’aide en rien le fil satirique qu’on tente de tisser. Il aurait fallu plus de temps et d’argent pour parvenir à un résultat moins chaotique. Est-ce que Macgowan a eu les yeux plus grands que la panse en proposant cette variation rarement surprenante? Il réussit au moins à y inclure de très beaux hommages qui solidifient son appartenance au genre.
À la réalisation, le cinéaste fait montre d’une certaine énergie, mais on a l’impression que les outils dont il dispose ne réussissent pas à le suivre. Malgré la présence de meurtres soignés, la facture visuelle fait penser à un téléfilm. L’interprétation est outrancière et grotesque, mais s’accorde avec le ton de l’ensemble.
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