Quelques jours après l’ouragan Stranger Things, Netflix nous offre une nouvelle série horrifique à grand déploiement avec Resident Evil. Pilotée par Andrew Dabb (Supernatural saison 12-15), cette nouvelle adaptation de la célèbre franchise de Capcom fait le pari de raconter une histoire en deux lignes de temps hors de la chronologie des jeux.
Dans la première chronologie, les sœurs Jade et Billie Wesker, âgées de 14 ans, arrivent à New Raccoon City, une ville industrielle qui bat son plein et qui leur est imposée dès l’adolescence. Mais plus elles y passent de temps, plus elles se rendent compte que la ville est plus complexe qu’elle n’y paraît et que leur père cache peut-être de sombres secrets qui pourraient détruire le monde. Dans la seconde chronologie, au moins une décennie plus tard, il reste à peine quinze millions de personnes sur Terre, et six milliards de monstres: des humains et des animaux infectés par le virus-T. Jade, qui a maintenant 30 ans, lutte pour survivre dans ce Nouveau Monde, tandis que les secrets de son passé — sur sa sœur, son père et elle-même — continuent de la hanter.
Après le moyen Resident Evil: Welcome to Racoon City, difficile de prévoir quelle sera l’ouverture des fans pour cette nouvelle adaptation. Si les plus récents opus vidéoludiques ont su convaincre les masses, la bonne foi envers la franchise commence, pour plusieurs, à atteindre sa limite. Heureusement, cette nouvelle itération ne nous sert pas du réchauffé.
Même les personnages emblématiques comme Wesker voient leur histoire réécrite pour servir les thèmes de la série: la famille et la quête d’immortalité. Cela a du bon, car tout peut arriver et la série ne s’embarrasse pas de clins d’œils abusifs. Cependant, malgré ce point de départ intéressant, on ne peut pas dire que le tout est très original. On sent beaucoup les poncifs de l’écriture de Dabb. En particulier à partir de la mi-saison, les fans de Supernatural reconnaîtront les mélanges de tons souvent ratés qui caractérisent le showrunner ainsi que sa propension aux twists de soap operas. Sans être catastrophique, l’écriture n’est clairement pas le point fort de la série, mais bon, ce n’est pas non plus comme si Resident Evil s’inspirait de Shakespeare comme matériel de base.
Tout comme pour Supernatural, la force du projet réside dans les personnages et dans le mystère. Les deux actrices qui jouent les soeurs Jade et Billie dans la première chronologie sont toutes deux excellentes et très attachantes. Voir le monde pré-apocalypse à travers leurs yeux est d’autant plus intéressant que leur père est nul autre qu’Albert Wesker, antagoniste historique de la saga. D’ailleurs, sur ce point, Lance Reddick (Fringe, American Horror Story) offre une performance magistrale qui transcende la série. Sa performance est à la fois touchante, drôle, inquiétante et toujours captivante, et sa relation ambigüe avec ses filles et ses multiples dilemmes en font le coeur de la série.
Pour ce qui est de l’action et du gore, on est à demi servis. Certaines scènes comme celle avec les lickers ou celle de la prison sont très réussies et on sent qu’il y a des moyens. Cela dit, à partir de l’épisode 6, on remarque un net déclin. Les effets spéciaux de l’épisode final, en particulier, piquent malheureusement un peu les yeux.
Bref, il y a du bon et du moins bon dans cette nouvelle adaptation. Le mystère, l’action et les personnages vont permettre de passer un bon moment, malgré la pauvreté du scénario et les moments nanardesques. Comme un jeu Resident Evil en fait…
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