Paru en vidéo sur demande mardi dernier, Satanic Hispanics est une anthologie d’horreur qui regroupe les films de quatre réalisateurs hispaniques différents: Alejandro Brugués (Juan of the Dead), Gigi Saul Guerrero (Bingo Hell, Culture Shock), Eduardo Sánchez (The Blair Witch Project) et Demián Rugna (Terrified, When Evil Lurks). Le tout ficelé par une histoire réalisée par Mike Mendez, connu pour Big Ass Spider! et le segment Friday the 31st de Tales of Halloween.
Le seul survivant d’un massacre survenu à El Paso, ayant fait des dizaines de victimes d'origine hispanique, est amené au poste de police pour interrogation. Ce dernier, surnommé The Traveler, prétend qu'il s'agit de l'œuvre d'une force maléfique dont le carnage n’a pas encore connu sa fin. Pour appuyer ses dires d’apparence montés de toutes pièces, il racontera quatre histoires, toutes plus étranges les unes que les autres.
Brouiller, mêler, disperser les cartes…
En effet, il faut ouvrir grand son esprit une fois l’aventure commencée, puisqu’elle nous entraîne dans des directions opposées en ne se gênant pas pour briser allégrement le fil conducteur de l’histoire. Malgré l’effort pour tisser un lien entre les scénarios à travers la culture hispanique, le noyau principal devient rapidement obsolète. Voici un bref aperçu des chapitres proposés:
Tambien lo vio
La première mise en scène, réalisée par le maintenant reconnu Demián Rugna, se veut prometteuse. Le cinéaste reprend son esthétique sinistre, mais habilement teintée de couleurs, mise à l’écran dans Terrified et When Evil Lurks. D’entrée de jeu, nous sommes introduits à un protagoniste frisant la folie. Ce dernier prétend faire apparaître des entités dans un miroir à l’aide d’un jeu de lumière bien calculé. Il essaiera en vain de convaincre ceux qui voudront bien l’écouter. L’intrigue nous tient bien dans notre siège et on prend plaisir à être stupéfié par les revirements et soubresauts. Malgré une finale douteuse, on se dit prêt pour quelques autres pièces du genre. Et qui sait? Peut-être serons-nous rapidement mis au parfum de ce qui se passe réellement…
El vampiro
La réponse n’est définitivement pas au rendez-vous dans le deuxième tome, qui prend un virage humoristique et parodique. Eduardo Sánchez nous présente son vampire tout aussi bête que sanguinaire. Une réelle satire qui mélange l’horreur aux aléas de la vie conjugale. Bien que divertissant à souhait, le court-métrage nous confirme que Satanic Hispanics ne se prend pas nécessairement au sérieux et que nous pouvons nous attendre à tout à partir de maintenant.
Nahaules
De retour dans un univers plus sombre avec la réalisation de Gigi Saul Guerrero. Un homme menacé par des forces extérieures tente de trouver une issue et de sauver sa peau. Il reçoit un appel. On ne comprend pas exactement de quoi il s’agit, mais peu importe, ce n’est pas en lien avec le reste. La suite des choses nous plonge dans la sorcellerie, les rituels et les forces de la nature. Interloqué, on hausse les épaules et on continue de suivre le guide, sachant de moins en moins où on s’en va.
The Hammer of Zanzibar
Le casse-tête toujours irrésolu nous offre sa dernière pièce qui, elle aussi, s’imbrique bizarrement avec le reste. Toutefois, force est d’avouer que le réalisateur Alejandro Brugués ne s’est offert aucune retenue et aucune limite, ce qui aboutit vers un court loufoque, mais satisfaisant. Un homme désemparé rencontre une ancienne copine dans un restaurant pour lui laisser savoir qu’il croit fermement avoir ouvert un dangereux portail lors d’un de leurs voyages entre amis. S’entame une discussion qui, très rapidement, se transformera en un combat zombiesque ultime. Avec une touche à la Tarantino, ce segment à la fois hilarant et sanglant saura plaire aux amateurs de dérision… et d’armes improbables!
Mieux vaut être seul qu’étrangement accompagné…
À chaque retour à l’investigation principale, on se demande où nous sommes allés et en quoi ce que nous avons visionné peut possiblement faire avancer l’histoire. Peut-être que Satanic Hispanics aurait tout simplement pu mettre à l’écran les quatre histoires sans se donner la prétention de jouer moindrement dans la logique. Rien ne se tient et tous les cinéastes courent dans une direction différente.
Toutefois, si vous considérez les quatre chapitres en tant que courts-métrages indépendants et si vous faites fi de la globalité de l’œuvre, quelques frousses, éclats de rire et effets spéciaux réussis vous attendent au détour.
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