C’est presque 20 ans après la sortie du premier Saw que nous avons droit à une nouvelle entrée dans la franchise. Intitulé Saw X (Décadence X) — parce que oui, il s’agit du dixième film — ce nouveau volet s’insère chronologiquement entre le premier et le deuxième opus, contrairement à Spiral: From the Book of Saw paru en 2021, qui était une expansion dans l’univers de John Kramer (Tobin Bell). C’est Kevin Greutert, un habitué ayant déjà réalisé le surprenant Saw VI et le très mauvais Saw 3D: The Final Chapter, qui revient aux commandes de la réalisation. Bell est d’ailleurs maintenant de retour dans le rôle du sadique tueur en série en compagnie de son acolyte Amanda (Shawnee Smith).
Quelques semaines après les événements de Saw, John Kramer se rend au Mexique afin de subir une opération miracle qui devrait le guérir de son cancer. Malheureusement pour l’homme, le tout se révèle être une arnaque. Avec l’aide d’Amanda et de nouveaux pièges, Kramer aura sa revanche sur le groupe de fraudeurs.
Il n’est pas nécessaire d’avoir vu tous les films afin de comprendre et d’apprécier Saw X. Le long-métrage ne s’appuie pas sur une multitude de clins d’œil et de références à la franchise, comme le font plusieurs autres dernièrement avec l’effet nostalgie. La production mise enfin sur John Kramer, qui devient maintenant un personnage central du récit, plutôt qu’observateur en retrait ou simple voix hors champ. On entre cette fois un peu plus dans sa tête et l’acteur arrive même à rendre son tueur en série attachant. Shawnee Smith se débrouille bien aussi, mais malheureusement s’efface un peu comme les scénaristes ne lui ont pas donné grand-chose à faire. Outre quelques moments avec John, son personnage apporte très peu au récit et nous n’apprenons rien de neuf à son sujet.
L’histoire ne réinvente certainement pas le supplice de la roue, mais offre enfin aux fans ce qui leur manquait dans les derniers Jigsaw et Spiral: des pièges extrêmement sanglants et intenses, qui nous laissent crispés dans nos sièges. On donne une mention spéciale à la pauvre Valentina (Paulette Hernandez) et sa jambe. L’esthétique est aussi beaucoup plus crasse, rappelant ainsi les débuts de la série de films. Comparativement aux autres volets, Saw X ne nous balance pas des milliers de flashbacks en plein visage et opte pour un récit plutôt linéaire, ce qui apporte un petit vent de fraicheur et permet de bien accrocher aux événements qui se déroulent. Par contre, le gros twist final auquel nous avons été bien habitués n’est pas le plus surprenant qu’on nous aura offert jusqu’ici.
Kevin Greutert utilise bien tout son savoir sur cet univers et réussit à faire pardonner son horrible Saw 3D. Le réalisateur ramène tout ce qui a fait le succès de la franchise et nous donne même l’impression d’être de retour en salle au beau milieu des années 2000, en train de regarder à nouveau des gens se faire torturer par Jigsaw.
La fin pourrait laisser place à une suite (on conseille de rester aussi quelques instants après le début du générique pour une petite surprise), mais reste à voir où et comment elle pourrait s’installer dans la chronologie. Est-ce que John Kramer aura enfin droit à son repos éternel ou sera-t-il de retour pour un onzième opus de la saga?
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