sleep jason yu

[Critique] « Sleep »: un cauchemar bien ficelé qui garde éveillé

Le tout premier long métrage du réalisateur coréen Jason Yu (assistant réalisateur sur Okja) propose un mélange de drame, d’intrigue et d’éléments occultes. Le réalisateur parvient à nous tenir en haleine dans ce film qui nous pousse à réfléchir sur ce que nous serions prêt·e·s à faire pour protéger les personnes que nous aimons, et jusqu’où nous irions pour retrouver sécurité et paix d’esprit. Mais la question demeure… Sleep réussira-t-il à nous priver d’une bonne nuit de sommeil après le visionnement?

Un couple attendant un enfant voit sa vie chamboulée lorsque l’homme commence à faire du somnambulisme, adoptant des comportements étranges, voire perturbants. Le couple tente par tous les moyens de mettre fin à ces agissements inquiétants et ainsi assurer la protection de tous. Pourtant, malgré leurs efforts, une force mystérieuse semble les priver de nuits paisibles.
Sleep 1 Sheet Poster A 100DPI Artwork

Les personnages principaux, incarnés par Lee Sun-kyun (Parasite) et Jung Yoo Mi (Train to Busan), débutent leur aventure avec une candeur attachante qui nous rend immédiatement complices de leur quotidien. Leur interprétation sincère nous immerge dans une réalité qui fait écho à un quotidien réaliste, suscitant à la fois la compassion et les troubles face aux épreuves qui s’accumulent au sein du foyer. Nous partageons leur quête pour trouver rapidement une solution. Le jeu des acteurs mélange habilement légèreté, humour et désarroi, avec une pointe de psychose, conférant à Sleep sa cote de « comédie noire ».

Dans un espace-temps assez court, le récit parvient à maintenir un rythme soutenu, sans s’égarer dans des détails superflus ou des explications excessives. Le réalisateur tire pleinement profit des 94 minutes du film, en nous faisant passer d’une journée à l’autre tout en gardant le fil narratif bien tendu. Cette tension, habilement construite, devient de plus en plus palpable à mesure que le film progresse.

Alors que les situations problématiques commencent à peser lourd sur les nerfs et la lucidité de la jeune maman, Sleep nous entraîne dans le tourbillon du manque de sommeil, suscitant un léger doute sur la réalité et la crédibilité de ce qui se passe. Ce qui semblait au départ être une simple histoire de somnambulisme évolue en une exploration de la conscience humaine et des conséquences de l’instinct de survie, souvent au détriment de nos besoins fondamentaux. De plus, comme mentionné précédemment, le film examine jusqu’où nous sommes prêt·e·s à aller pour protéger nos proches, révélant comment cet instinct peut nous pousser à remettre en question nos croyances les plus profondément ancrées.

La cinématographie est soigneusement élaborée, avec des coupes serrées, des plans habilement cadrés et des mouvements de caméra qui nous invitent à suivre les pas feutrés de la protagoniste. Avec une finale chaotique, Sleep offre un agréable tour de manège. Bien qu’il ne réinvente pas le genre, le film parvient à surprendre par moments grâce à sa réalisation efficace. Sans nous priver de sommeil ni nous plonger dans d’horribles cauchemars, la petite production intelligente mérite sa place parmi celles à découvrir cette année. Elle séduira particulièrement celles et ceux qui préfèrent les œuvres qui misent sur la sensibilité et l’atmosphère, plutôt que sur une horreur à grand déploiement.

Note des lecteurs0 Note
Pour les fans...
de thrillers indépendants à découvrir
de films qui jouent sur la limite entre la lucidité et la psychose
de 94 minutes bien investies
3
Note Horreur Québec

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Horreur Québec