Une jeune femme kidnappée est soumise à une série de tortures, alors que des internautes s’amusent à la voir sombrer dans la démence. Chaque jour, on lui impose une routine d’épreuves à surmonter, alors qu’une voix lui répète dans un interphone qu’elle ne doit jamais s’endormir.
Sleepless Beauty nous arrivait en vidéo sur demande cette semaine et risque d’attirer l’attention des amateurs de tortures porns. Le réalisateur russe Pavel Khvaleev (Involution, Random) en est à son quatrième film de genre, et trois d’entre eux sont scénarisés par sa partenaire de crime Aleksandra Khvaleeva.
Cette fois, il s’agit de mixer Martyrs à Hostel et d’essayer de trouver une formule gagnante en sélectionnant les bonnes atrocités. Bien sûr le dark web, véhiculant le mal sur Internet, devient une locomotive assez commode pour nous faire croire qu’un réel raisonnement se cache dans cette intrigue. La scénariste aurait peut-être dû parcourir certains écrits de Patrick Senécal, qui a flirté plusieurs fois avec ce Web clandestin, mais en y apportant des nuances même dans ses replis les plus dénaturés. Sleepless Beauty souhaite surtout battre ses prédécesseurs en offrant un ballet grand-guignolesque des plus corsés. Le plus déplorable pour les amateurs du genre, c’est qu’on n’y arrive aucunement.
Pavel Khvaleev réussit tout de même à instaurer une certaine griffe irrégulière dans le traitement. C’est notamment le cas des scènes de délires, où le cinéma de Georges Méliès semble convoquer aux passages le style de certains peintres surréalistes comme Magritte ou Dali. Si ces interludes hallucinatoires désamorcent un brin le suspense, elles ont le grand mérite de ponctuer de parenthèses les longues et redondantes scènes de tortures.
Même si son rôle de martyr n’offre pas un registre des plus étendues, l’actrice Polina Davydova (III) offre les cris et les gémissements nécessaires pour convaincre.
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