Si l’intense Halloween Kills vous a donné envie de replonger dans l’univers des tueurs en série, ce n’est pas cette nouvelle mouture de Slumber Party Massacre qui vous donnera envie de continuer votre marathon.
Amy Holden Jones était une monteuse qui commençait à être reconnue lorsqu’elle a mis de côté le montage du film E.T. pour tenter sa chance à la réalisation de The Slumber Party Massacre, produit par nul autre que Roger Corman. Depuis la parution de ce petit slasher en 1982, l’engouement autour de lui ne cesse de grandir. Certains y notent un humour subtil et une touche féministe. Cette dernière observation peut aussi sembler ironique puisque, sous prétexte que tonton Corman voulait de la nudité, le long-métrage offrait des plans plus que complaisants du corps des jeunes victimes.
Si l’on croise l’âge du remake avec celui du mouvement #MeToo, il n’est pas surprenant de voir une réalisatrice tenter une relecture sur cette production Syfy, disponible dès maintenant via Crave et vidéo sur demande au Canada.
Près de trente ans après une série de meurtres, un groupe de jeunes femmes se retrouve dans le chalet où s’est déroulée la dorénavant célèbre tuerie. Il se trouve néanmoins que le sadique, laissé pour mort, hante encore les environs.
Réalisé par la Canadienne Danishka Esterhazy (The Banana Splits Movie), ce nouveau Slumber Party Massacre est une piètre reprise qui tente d’accentuer la force féminine en soumettant les garçons aux différents clichés que subissent en général les filles dans les slashers de façon malhabile. C’est ici un homme qui subira les plans interminables de son derrière sous la douche, et il faut voir la risible bataille d’oreillers sexuellement connotée à laquelle ces messieurs se livrent. Bien que désuète, l’idée aurait pu aboutir à quelque chose d’amusant avec une meilleure exécution. Le scénario n’a pas plus à offrir à ses jeunes femmes prêtes à se battre. Des péripéties où ni l’humour et l’horreur ne font mouche et des dialogues ringards composent l’ensemble.
Même si la version originale ne représente aucunement un pôle du courant slasher, le film avait tout de même un certain charme, et la métaphore phallique de la perceuse du psychopathe traduisait une impotence masculine assez loufoque.
La mise en scène d’Esterhazy manque d’éclat et d’expertise. Tout est filmé avec une absence de finesse. En accord avec le reste, les acteurs sont volontairement caricaturaux, mais peinent à être drôles ou convaincants dans leur frayeurs.
Si vous êtes un accros de slashers, vous aurez quelques petits moments de plaisir ici et là, mais ce remake est d’un crétinisme imbattable.
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