Réalisée par Brian Lockyer (World of Death), la production indépendante Snow Blinded fait maintenant la tournée des festivals. Vendu comme un film de violence extrême interdit aux moins de 18 ans, l’œuvre canadienne saura-t-elle plaire aux fans de gore?
Shawn (Michael Masurkevitch) invite son ami Manny (Mandip Brar) pour une fin de semaine de ski au chalet familial, mais lors de leur randonnée, Manny se casse la cheville. Alors que Shawn tente de trouver de l'aide, des visions horrifiques se manifestent mélangeant passé et présent.
Tourné en Ontario avec la modique somme de 25000$, et un chalet et une forêt comme seuls décors, Lockyer réussit à créer une histoire déroutante avec peu de moyens. Ceux et celles cherchant des sensations fortes et de l’hémoglobine devront toutefois s’armer de patience. L’intrigue prend du temps à se placer, mais au moins elle y est. Bon nombre de films extrêmes offrent du gore au détriment de l’histoire, ce qui n’est pas le cas ici.
Le scénario ne dévoile que très peu à propos des personnages, mais grâce aux différents retours en arrière et aux visions de Shawn, parfois en images presque subliminales, on sent la profondeur du protagoniste. Tout est dans le non-dit et le spectateur comprend peu à peu ses problèmes psychologiques. Le jeu des acteurs aide à la crédibilité des personnages, en particulier celui de Masurkevitch (Jim’s Room) interprétant Shawn. En se perdant dans les bois, ce dernier plonge dans une spirale infernale délirante qui frôle le psychédélique. En parfait crescendo, le rythme du montage s’accélère au fur et à mesure que l’on découvre son passé tumultueux. La musique d’Otis Morris, qui ajoute à la tension du récit, est également un point fort du métrage. L’action se déroulant principalement dans la tête de Shawn, la trame sonore plonge le public dans son délire psychologique.
Les scènes gore, peu nombreuses, démontrent de la débrouillardise et réussiront à en déstabiliseront certains.es. Même si la conclusion est très satisfaisante, la scène finale s’avère cependant beaucoup trop longue et lassante.
Snow Blinded saura satisfaire les fans de cinéma d’horreur indépendants. Malgré le pauvre budget, le réalisateur a réussi l’exploit de nous servir une histoire à la fois simple et intrigante, qui capte l’intérêt du début à la fin. Il ne s’agit peut-être pas d’un véritable spectacle gore, mais l’avertissement en début de projection reste justifiée. En espérant que le film de Lockyer se démarque dans les festivals et qu’il se trouve une place sur l’une de nos plateformes numériques.
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