C’est un pari risqué que M. Night Shyamalan (The Sixth Sense) tient en nous présentant, en 2017, un film sur les personnalités multiples. Encore plus risqué lorsque le personnage principal n’a pas que deux ou trois identités distinctes, mais bien 23!
C’est pourtant ce qui se produit dans Split lorsque Denis (James McAvoy, X-Men: First Class) kidnappe Casey ainsi que deux de ses camarades de classe. Enfermées dans une pièce au fond d’un sous-sol, les jeunes filles devront user d’imagination pour contrer leur ravisseur, un homme en thérapie pour trouble dissociatif de l’identité.
En vérité, ce 12e film de Shyamalan est probablement son plus réussi depuis The Unbreakable, ou peut-être Signs à la limite, respectivement sortis en 2000 et 2002. La prémisse des personnalités multiples, pourtant farfelue et combien usée, se révèle intrigante et moins ridicule qu’envisagée grâce au mythe que le scénario construit alentour.
Malgré toute cette psycho-pop improbable, la psychologue (attachante Betty Buckley, Carrie (1976)) pose un diagnostique original sur le trouble dont souffre son patient. Et heureusement, le récit ne se limite pas au cas de l’homme alors que les scènes sont entrecoupées de flashbacks issus de l’enfance de Casey (Anya Taylor-Joy, The Witch).
Il faut aussi dire que le jeu de McAvoy est carrément fascinant à regarder. L’homme passe d’un personnage à l’autre avec une conviction étonnante et très divertissante. L’acteur réussit par le fait même à inquiéter à plusieurs reprises, notamment lorsqu’il incarne la personnalité de Denis, un homme redoutable et imprévisible.
Mais qui dit Shyamalan dit aussi «dénouement surprise», le moment où on achète ou on abdique, et bien que la conclusion s’avère plus gentille qu’on l’aurait espérée, un deuxième coup de théâtre viendra nous troubler lors de la dernière scène; une idée qui saisit et qui nous laisse à réfléchir, si seulement elle n’avait pas été amenée de manière aussi grotesque et caricaturale…
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