Les studios Blumhouse collaborent pour une seconde fois avec le jeune cinéaste J.D. Dillard, dont ils avaient distribué le premier long-métrage Sleight. Cette fois, c’est pour un film d’horreur sorti directement en vidéo sur demande.
Jenn se réveille sur une plage inconnue aux côtés d’un compagnon d’infortune noyé. Confuse, elle tente d’organiser sa survie. Bientôt, elle réalise qu’elle se trouve sur une île inoccupée en plein océan… et que cette île s’avère le terrain de chasse d’une gigantesque bête amphibienne habitant les fonds marins.
Dillard fait un pari assez audacieux lors de la première moitié du film, où on ne retrouve absolument aucun dialogue. Un film plus commercial aurait imposé une voix off, ou du moins fait parler sa protagoniste avec un ballon de volley-ball. Le cinéaste mise ici plutôt sur la force de l’image et l’interprétation convaincante de la comédienne Kiersey Clemons (Dope). Le cocktail d’émotions que l’intrigue lui fera vivre est parfaitement véhiculé au spectateur.
Sweetheart cherche à proposer une confrontation minimaliste entre une femme et ses démons. Pour y parvenir, le scénario choisit éventuellement d’ajouter des personnages qui se greffent plus ou moins bien à l’intrigue. Un sous-texte portant sur la difficulté qu’ont les femmes à être crues et validées par leur entourage lorsqu’elles vivent des expériences traumatiques rappelle Midsommar… en beaucoup moins adroit.
Le film suit le bon vieux précepte selon lequel on se doit de dévoiler progressivement l’apparence de notre monstre. Dillard trouve plusieurs façons créatives et inquiétantes afin de mettre en scène ses premières apparitions. Une scène employant une fusée éclairante est spécialement réussie. La confrontation finale entre Jenn et son alter ego monstrueux évoque le côté primal de Predator et The Descent, mais ne parvient pas à recréer le niveau d’intensité de ses inspirations.
Somme toute, il s’agit d’un film de monstre divertissant et assez classique, qui a ses limites, mais possède aussi tout ce qu’il faut pour faire passer un bon moment aux amateurs dévoués de créatures de latex.
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