Êtes-vous en mesure de protéger votre enfant? Est-ce que vous pouvez faire confiance à votre douce moitié? Ce sont des questions évoquées par la nouvelle série AppleTV+ The Changeling, qui met en vedette Lakeith Stanfield (Get Out, Uncut Gems).
Adapté du livre à succès du même nom de Victor LaValle, The Changeling vise à créer une symbiose entre l’horreur et les contes de fées à l’aide d’une prémisse qui risque de donner froid dans le dos aux parents de ce monde. La ligne entre les rêves et la réalité s’éclipse dans cette œuvre acclamée, mais est-ce que la qualité de l’adaptation est au rendez-vous?
L'histoire d'amour entre Apollo et Emma semble être trop belle pour être vraie, mais tout change brusquement lorsque Emma disparaît mystérieusement, plongeant Apollo dans un véritable cauchemar.
Mystérieux, engageant et efficace d’un point de vue artistique, The Changeling commence en force avec ses deux premiers épisodes qui servent à mettre la table de l’intrigue. Cette partie de la série est de loin la plus intéressante alors qu’on parvient à créer des moments de terreur psychologique en construisant des personnages tridimensionnels et une atmosphère glauque à souhait.
Alors que l’histoire féérique débute, on ressent une présence inquiétante et un sentiment d’effroi grâce aux flashbacks et aux séquences de rêves réussis. Le passé des personnages principaux et leurs traumatismes de jeunesse sont explorés à travers ces moments qui sont également visuellement stimulants. On s’attend à ce que quelque chose de grave se produise, et c’est malheureusement là où l’histoire se gâte.
L’écriture en soi est riche, poétique et lyrique grâce à la plume de Kelly Marcel, qui adapte le roman d’origine. Après avoir créé une solide fondation avec la première partie, The Changeling tombe toutefois dans des pièges narratifs inévitables: le mystère disparaît et les révélations déçoivent. Plus le récit avance, plus le scénario rate la cible, et la connexion avec les personnages se dissipe alors qu’on étire les conversations et ne réussit pas à garder la tension.
Les fans du livre devraient apprécier le spectacle puisque la production détaillée et impressionnante donne vie à une version alternative de New York avec brio. Le directeur de la photographie Christopher Norr (Sinister) est également en plein contrôle de ses moyens en jouant avec le grain, les textures, la fumée et l’environnement pour peindre des prises de vue oniriques.
Somme toute, il s’agit d’une série intéressante, mais qui ne parvient pas à exploiter pleinement son potentiel, privilégiant le style à la substance.
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