Fort d’une carrière fructueuse dans le domaine des effets spéciaux et du maquillage d’horreur, l’artiste Steven Boyle prend les devants pour proposer cette année un film qu’il a réalisé lui-même. The Demon Disorder, en plus d’être son tout premier long métrage, se veut donc une vitrine pour le travail dans lequel il excelle, à défaut de présenter une réalisation digne de mention.
Après avoir vécu une situation familiale extrêmement traumatique, un homme tente de refaire sa vie en s’investissant dans sa carrière de garagiste. Mais son passé revient vite au bond alors que son frère, complètement éméché, fait irruption dans son garage afin de le sommer de retourner à la maison familiale. Leur père, mort quelques années auparavant dans des circonstances sombres et surnaturelles, serait revenu d’entre les morts. Et dès leur retour dans leur domicile, la fratrie devra affronter une horreur démoniaque, sous forme de créatures et de possessions.
D’entrée de jeu, la force principale de The Demon Disorder réside dans les effets spéciaux et la mise en image des créatures, qui demeure la spécialisation première du réalisateur. Les éléments gore sont réussis dès le départ, mais sont servis par une mise en scène très maniérée qui suit cruellement les sentiers battus. Boyle impressionne par ses prouesses techniques, mais son inexpérience au niveau de la réalisation se fait sentir, et les quelques séquences horrifiques réussies sont au final soutenues par un scénario extrêmement sommaire et déficient.
Fort heureusement, l’intrigue est tendue par quelques segments divertissants et visuellement très impressionnants, notamment l’arrivée de la créature, qui semble fortement inspirée par les face huggers d’Alien. C’est à ce moment qu’enfin, l’essence absurde et plus grande que nature que propose le film excuse le scénario qui souffrait de son registre dramatique mal assumé. La tension dramatique et la maîtrise du suspense s’améliore nettement au cours de l’œuvre, mais n’atteint jamais un niveau réellement satisfaisant, s’attardant à des idées peu originales et une mise en scène toute aussi convenue.
The Demon Disorder n’est pas un échec cuisant, puisqu’il permet tout de même d’apprécier le travail fantastique du réalisateur quant à ses effets spéciaux et le design de sa créature. On en retient une histoire de possession bien classique, sans réel intérêt sinon celui d’exposer une maîtrise technique très compétente, particulièrement dans le point culminant du dernier acte. Souhaitons une carrière florissante à cet artiste, et potentiellement un accompagnement à la réalisation dans ses projets futurs.
The Demon Disorder arrive le 6 septembre chez Shudder.
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