Un an après The Pope’s Exorcist, Russell Crowe revêt à nouveau sa robe de prêtre dans The Exorcism. Cette fois, la production est réalisée par Joshua John Miller, fils de Jason Miller, qui a incarné le Père Karras dans le grand classique The Exorcist de William Friedkin. Certaines rumeurs prétendent que cette nouvelle réalisation se base sur les phénomènes paranormaux survenus sur le plateau de tournage du légendaire film de 1973. Spéculations ou vérité, voyons voir si le nouveau film de possession réussit à faire tourner les têtes.
Un acteur au passé trouble accepte le rôle d’un prêtre dans une production qui aborde l’occulte et la possession. Aussitôt le tournage commencé, il ne fait aucun doute qu’une présence malveillante hante les lieux.
Il était une fois l’histoire d’un film
Commençons par nous familiariser avec le concept de métacinéma, une approche dans laquelle la réalisation brouille constamment la ligne qui sépare la réalité de la fiction. Cette technique inclut des ruptures du quatrième mur (« mur » imaginaire séparant la scène des spectateurs), des références à des événements du monde réel, l’insertion d’un film dans un film et de nombreux clins d’œil destinés au public. Parmi les exemples de ce genre, on retrouve Scream, The Cabin in the Woods, Funny Games et Wes Craven’s New Nightmare.
Cet aspect cinématographique intéressant donne espoir que The Exorcism ne sombrera pas dans la longue liste des films d’exorcisme stéréotypés, submergés d’eau bénite et de crucifix brandis bien haut, où un membre tremblotant du clergé vacille entre la foi et le désespoir en s’adressant à une personne possédée crachant son venin les yeux révulsés. Exorcismus in Satanam et angelos apostaticos!
Table mise puis table rase
Le départ semble prometteur avec un jeu somme toute crédible de la part de Crowe, qui campe bien l’homme déchu en quête de rédemption. The Exorcism avance, et notre protagoniste se voit offrir la chance de reprendre sa carrière en main, amorçant ainsi une belle aventure qui pourrait le mener sur la bonne voie. Mais, tout comme cette expérience qui vire mal, le film sombre rapidement dans le chaos d’une réalisation qui se perd dans ses idées. Les scènes se succèdent avec une progression temporelle rapide, donnant l’impression qu’il manque une quantité d’informations pour tout bien saisir.
Plutôt que d’opter pour une lente descente aux enfers, la réalisation de Joshua John Miller enchaîne maladroitement les séquences d’horreur, cherchant à nous en mettre plein la vue illico presto. Entrecoupée de retours à la réalité qui semblent oublier ce qui s’est passé la veille, l’horreur devient de moins en moins crédible, nous incitant à lâcher prise et à attendre pour voir si le tout finira par trouver son sens.
Notons aussi l’ajout de petites histoires parallèles au drame principal, qui semblent pertinentes à la continuité du film, mais mettent en scène des personnages secondaires tièdes générant des dialogues sans profondeur n’apportant absolument rien au récit. La finale, en poursuivant la trame décousue du film et en le déliant encore davantage, scelle son sort. The Exorcism sombrera rapidement dans l’oubli, trouvant sa place parmi les nombreux films d’horreur qui n’ont pas su marquer les esprits, bons comme mauvais!
The Exorcism arrive en salle le 21 juin.
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