C’est maintenant l’heure d’un sixième film pour la franchise The Omen et reste à savoir si le chiffre du diable aura porté chance au producteur David S. Goyer (Blade: Trinity, The Unborn) et à son équipe. Servant d’antépisode au classique effroyable de 1976 réalisé par Richard Donner, la malédiction de Damien revient nous hanter sur les grands écrans avec une prémisse située dans une église à Rome quelques temps avant les événements du premier film. L’évolution de la franchise a connu des hauts et des bas au fil du temps, voyons voir où se situe The First Omen (La Malédiction: Le Commencement) dans tout cela…
Nouvellement arrivée à Rome pour une mission dans une église catholique, Margaret (Nell Tiger Free, Servant, Too Old To Die Young) se voit confrontée à une conspiration concernant la naissance de l’Antéchrist.
Difficile d’éviter les comparaisons avec l’original qui a su laisser son empreinte dans le paysage de l’horreur et marquer plusieurs générations. Cette nouvelle version évoque quelques images terrifiantes qui ne réussissent pas toujours à justifier son existence. Un sentiment de déjà-vu persiste jusqu’au climax de The First Omen, qui fait toutefois partie des moments forts de cette descente aux enfers.
Les moments les plus dérangeants ne suscitent en effet pas toujours l’effet escompté. L’une des marques de commerce de la franchise réside dans la nature du destin et les tragédies inévitables qui frappent les personnages. On constate un certain manque de créativité et de surprises à ce niveau, notamment lors d’une scène impliquant un accident de voiture qui frôle l’humour involontaire. L’appréciation de ce nouveau chapitre dépend beaucoup de l’atmosphère et du facteur choc, et c’est là que The First Omen n’atteint pas toujours la cible.
Dès les premiers instants, le directeur de la photographie Aaron Morton (Evil Dead 2013, No One Will Save You) embrasse une esthétique vintage avec une scène déstabilisante, suivie de l’introduction de Margaret lors de son arrivée à Rome. Après quelques prises de vue exquises, on est accueilli par un décor immersif et une attention spéciale aux détails qui étaient pourtant de bon augure. Même si l’expérience commence bien au niveau de l’atmosphère, elle est rapidement interrompue par des jump scares inutiles rappelant la franchise Conjuring et ses nombreux dérivés (plus précisément,The Nun).
Au niveau de la production, on s’amuse beaucoup avec le contexte religieux des années 1970, ce qui laisse place à des costumes et des décors gothiques parfois inspirants. On trouve également une bonne intégration de la musique d’époque pour complimenter l’esthétique relevée du film. Pour ceux qui se demandent si la fameuse pièce Ave Satani de Jerry Goldsmith est présente dans le film, on vous laissera découvrir par vous-même…
La cinéaste Arkasha Stevenson tente d’imiter les thématiques du classique de Donner avec des résultats mitigés. Le dilemme spirituel entre le christianisme et le satanisme n’est pas exploré autant en profondeur qu’on aurait pu le souhaiter. On doit toutefois saluer le travail des effets spéciaux pratiques ainsi que quelques éclairs de génie derrière la caméra de la réalisatrice. Nell Tiger Free livre également une performance dédiée et inspirante du début à la fin, même si l’une des meilleurs scènes ne peut éviter les comparaisons avec celle d’Isabelle Adjani dans Possession.
Pour conclure cette montagne russe de hauts et de bas, The First Omen termine sur un épilogue complètement ridicule et prévisible, qui nous rappelle le manque d’originalité d’Hollywood, où les scénaristes sont plus intéressés à tisser des liens avec l’héritage de la franchise plutôt que de raconter leur propre histoire.
Au final, le plus gros péché commis par The First Omen est probablement son absence de tension et d’épouvante. Le timing n’est peut-être pas idéal non plus avec la récente sortie d’Immaculate qui s’avère drôlement similaire. Malgré les prouesses de l’équipe technique, il aurait été intéressant de prendre davantage de risques avec cet opus dans la franchise qui semble trop familier.
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