Les films à tendance gothique qui se déroulent de nos jours ne courent pas les rues. The Invitation (L’Invitation) nous lançait donc une proposition attrayante, surtout que cette histoire d’arbre généalogique allait peut-être aborder la discrimination raciale et les écarts entre les tranches sociales.
Se retrouvant seule au monde après le décès de sa mère, une jeune femme se découvre une branche familiale éloignée. Elle accepte donc l’invitation d’un cousin lointain pour assister à un mariage dans le château familial. Mais voilà que ce qui semblait un conte de fées tourne lentement au cauchemar. Même si elle tombe sous les charmes de l’hôte qui ne cesse de la courtiser, quelque chose ne tourne pas rond avec cette famille.
La campagne de promotion entourant The Invitation — à ne pas confondre avec l’excellent film de 2015 de Karyn Kusama — a déjà révélé au spectateur ce qu’il aurait pu découvrir lentement, si on avait su garder quelques surprises. La totalité de ce que le film avait à offrir nous a donc été dévoilée dans la bande-annonce, des spots télé et plusieurs images montrées sur le Web.
Il faut toutefois admettre que le scénario n’a au final que bien peu à nous proposer. Aucune réflexion sociale réellement bien développée ne nous est offerte, et une kyrielle de clichés s’additionnent au fil du visionnement. La jeune fille sans famille et peu fortunée, qui se retrouve propulsée dans un monde de milliardaires avant d’y rencontrer l’homme idéal, est digne d’un roman Harlequin. Qui plus est, les personnages sont typés au possible et récitent souvent de pauvres dialogues qui n’aident en rien à leur donner une épaisseur.
Ce qui empêche The Invitation d’être un total naufrage, c’est qu’on y reconnaît un hommage sympathique aux anciens films d’horreur britanniques issus des studios Hammer. Si la direction d’acteurs de la cinéaste Jessica M. Thompson (The Light of the Moon) manque parfois de profondeur, l’attention qu’elle porte à son manoir confère une ambiance lugubre non négligeable au film. Merveilleusement captés et éclairés, les sombres couloirs du château nous réservent quelques passages horrifiques acceptables.
L’actrice Nathalie Emmanuel (Game of Thrones) offre une prestation louable face à un Thomas Doherty (Gossip Girl 2021) qui devient un lamentable prince charmant.
Au final, The Invitation demeure, hélas, une tentative avortée de renouveler le cinéma d’horreur gothique.
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