Comme l’homme à chapeau qui rôde dans le premier long-métrage de l’Anglais Leroy Kincaide, ne laissez pas entrer The Last Rite chez vous. Qu’un cinéaste choisisse un sujet aussi usé que la possession démoniaque pour tenter de se faire remarquer est une entreprise assez risquée. Qu’il ne propose absolument rien de neuf dans le genre relève du suicide professionnel et créatif.
Lucy, étudiante à domicile, expérimente des phénomènes étranges dans la nouvelle maison où elle vient d’emménager avec son copain. Bientôt, sa vie bascule lorsqu’une sombre présence parvient à s’infiltrer chez elle. La jeune femme n’aura bientôt d’autres choix que de contacter le prêtre local pour espérer obtenir de l’aide.
On a l’impression d’avoir écrit ces lignes des dizaines de fois sur nos pages déjà: The Last Rite aurait pu voir le jour à n’importe quel moment dans les vingts dernières années tellement son traitement est peu original. Apparemment inspiré de son propre vécu, le scénario de Kincaide tente — bien maladroitement — de fusionner le sujet de la possession avec celui de la paralysie du sommeil pour offrir un peu de nouveauté, en vain.
Ces 107 longues minutes ne font qu’entasser une série de scènes déjà vues qui, outre un ou deux jump scares réussis, ne parviennent pas à créer la moindre tension. Il faut dire que The Last Rite est tourné avec un budget du domaine de la série B et la production s’en ressent grandement. Outre la réalisation peu inspirée et la photographie plutôt fade, certaines erreurs techniques peuvent être observées, notamment lors des prises de vues des dialogues.
On comprendra donc que quand The Last Rite essaie de rendre hommage à The Exorcist de Friedkin avec sa scène de l’arrivée du prêtre à la maison maudite, la barre est beaucoup trop haute. Au final, on aura droit à un exorcisme des plus banals comparé à celui qu’avait eu droit la pauvre Regan MacNeil il y a maintenant près de cinquante ans. Bethan Waller s’en sort assez bien malgré tout, autant au niveau de l’interprétation générale que des rugissements démoniaques, mais Johnny Flemming est définitivement moins convaincant dans le rôle de son copain exécrable qui, à sa défense, est aussi exécrablement écrit.
On répète: ne le laissez pas entrer!
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