[Critique] The Nurse: soins inhospitaliers

Basé sur le livre par Kristian Corfixen intitulé The Nurse: The True Story Behind One Of Scandinavia’s Most Notorious Criminal Trials, The Nurse s’inspire d’un scandale survenu entre 2012 et 2015 dans un hôpital danois. Le réalisateur Kasper Barfoed, ayant déjà baigné dans le «meurtre et mystère» en 2008 avec le film The Candidate (Kandidaten), renoue avec le genre dans une minisérie de quatre épisodes. Cette fois, cependant, il nous raconte une vraie de vraie histoire. Le pari est donc plus risqué…

Une jeune infirmière déniche un nouvel emploi dans un hôpital danois. Dès son premier quart de travail, une collègue d’expérience la prend sous son aile. Leur complicité d’abord remarquable sera rapidement brouillée lorsque la nouvelle recrue commence à soupçonner des agissements hautement reprochables commis par sa nouvelle compagne de travail.

Une dose de stress format condensé

Compte tenu du petit nombre d’épisodes, The Nurse n’étire pas la mise en introduction des lieux et des personnages. Pernille (Fanny Louise Bernth) vient d’aménager dans une nouvelle maison pour rapprocher sa fille de son père. Dès le lendemain, c’est le nouveau boulot qui commence. Elle y rencontrera Christina (Josephine Park) qui l’entraîne rapidement dans le tumulte d’un quart de travail nocturne. Épisode 1 terminé. Entrons maintenant dans le vif du sujet, car le temps presse.

Le jeu d’interprètes convaincant nous familiarise et surtout nous conscientise rapidement aux aléas du milieu hospitalier. La cinématographie, elle aussi, sait habilement nous faire marcher le long des corridors et appréhender ces alarmes ou autres «bip» de pagette pouvant retentir sans crier gare. L’anxiété est palpable à l’écran et bien sentie assis dans notre divan.

Quand les soupçons face aux morts inattendues de plusieurs patients font surface, nous sommes tout autant complices et voulons avancer à grands pas avec la protagoniste qui tente tant bien que mal de se faire entendre par son entourage. En gros, The Nurse sait paver la voie à l’intrigue et maintient en haleine (surtout dans le tout dernier épisode, bien évidemment!).

Tourner les coins ronds

Mais cette fébrilité est malheureusement plus ou moins satisfaisante puisque nous savons (sans l’ombre d’un seul doute!) qui pointer du doigt. Pas lieu d’espérer un revirement soudain qui nous fera crier un «NON!!!!» retentissant. Rien n’est divulgâché ici… à la lecture du synopsis, vous serez avertis du dénouement prévu.

Comme mentionné plus haut, The Nurse ne compte que quatre épisodes. Et bien qu’elle puisse se vanter d’avoir évité les longueurs inutiles, la minisérie ne peut prétendre avoir bien exploré la psychologie de ses personnages.

Si certaines séries se font reprocher que tel ou tel épisode (ou saison!) est complètement superflu, The Nurse aurait gagné en profondeur à fouiller davantage sur qui nous avions affaire et ce qui a réellement mené à un tel drame. En effet, plusieurs questions importantes restent en suspens et de toute évidence, aucune suite n’est en production pour étancher notre soif de savoir.

Certains illogismes dans l’histoire font également douter de l’exactitude avec laquelle les faits ont été présentés à l’écran. Des bougies allumées dans une chambre d’hôpital? Mais bon, on imagine qu’il fallait y être!

Somme toute, The Nurse demeure un divertissement intéressant. Mais pour celles et ceux qui désirent avoir la frousse ou encore ne pas savoir jusqu’à ce que générique s’en suive, vous n’aurez probablement pas la piqûre.

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